Quel impact du variant Omicron sur l’hôpital? L’Institut Pasteur réajuste ses projections – BFMTV
Les chercheurs ont revu certaines de leurs projections publiées le 27 décembre, ayant désormais “davantage de recul” sur le variant Omicron.
Jusqu’où ira la vague Omicron? Deux semaines après la publication de premières projections sur l’impact du variant sur les hospitalisations en France, l’Institut Pasteur a mis en ligne ce mercredi un “complément d’analyse”, daté du 7 janvier, qui présente des scénarios actualisés, avec “davantage de recul”.
Dans ce document, les chercheurs insistent à plusieurs reprises sur le fait que “les scénarios sont faits sur la base de données incomplètes et d’hypothèses incertaines”, et rappellent que “la propagation du virus SARS-CoV-2 est difficile à anticiper”.
“Même si les incertitudes se réduisent par rapport à nos analyses du 27 décembre, elles restent importantes comme l’attestent les variations observées entre les différents scénarios présentés”, écrivent-ils encore.
Dans leur précédent rapport, l’Institut Pasteur envisageait quatre scénarios concernant la sévérité d’une infection avec Omicron. En vertu des dernières données disponibles sur ce sujet, les chercheurs privilégient désormais deux hypothèses: un risque d’hospitalisation identique à celui du virus historique (-53% par rapport à Delta), ou “deux fois plus faible que celui du virus historique (-77% par rapport à Delta)”.
Un scénario avec 2500 à 3600 hospitalisations quotidiennes
De ces conclusions se dégagent trois nouveaux scénarios. Le premier est considéré comme “le plus probable” par les auteurs du rapport. Il postule une “sévérité deux fois plus faible que celle du virus historique et une transmissibilité haute” du variant Omicron.
Avec ce scénario n°1, “le pic d’hospitalisations pourrait atteindre 5200 hospitalisations quotidiennes” si le taux de transmission du virus reste inchangé à compter de début janvier. Si les Français réduisent leurs contacts de 10%, ce pic passerait à 3600. S’ils les réduisent de 20%, il baisserait à 2500. On recense actuellement un peu moins de 2200 hospitalisations quotidiennes, selon le dernier bilan des autorités sanitaires, daté de mardi soir.
Selon le même découpage 0%-10%-20%, “il faudrait respectivement 32.000, 23.000 (-27%) et 17.000 (-46%) lits d’hospitalisations conventionnelles et 6000, 4700 (-23%) et 3900 (-36%) lits de soins critiques au pic de l’épidémie”. Concernant ces deux derniers indicateurs, la réalité a déjà dépassé les projections les plus optimistes de l’Institut Pasteur, car selon le dernier bilan, plus de 23.000 personnes étaient hospitalisées pour des cas de Covid-19 ce mardi soir, dont 3969 en réanimation.
Des projections plus pessimistes
Le scénario n°3, plus pessimiste, postule une transmissibilité haute du variant Omicron mais une sévérité identique à celle du virus historique. Dans ce cas, “si les taux de transmission sont réduits de 0%, 10% et 20% début janvier, le pic des admissions à l’hôpital serait de 8600, 6700 (-22%) et 5100 (-41%), respectivement” – des chiffres bien plus élevés que le scénario ci-dessus. Et au pic, il faudrait “9000, 7400 (-18%) et 6100 (-32%) lits de soins critiques”.
Les chercheurs ont également étudié, pour chacun des scénarios, la possibilité d’une “efficacité vaccinale plus basse pour Omicron, basée sur les dernières données britanniques”. L’efficacité du vaccin contre l’infection concernant Omicron ne serait plus que de 60% dans les six mois suivant l’injection d’une dose de rappel, contre les 85% envisagés auparavant.
Dans ce cas, la saturation des hôpitaux serait plus importante, y compris avec le scénario n°1: “Si les taux de transmission sont réduits de 0%, 10% et 20% début janvier, le pic des admissions à l’hôpital serait de 7200, 5200 (-28%) et 3500 (-52%), respectivement” est-il souligné. Et “au pic, il faudrait 43.000, 32.000 (-26%) et 22.000 (-49%) lits d’hospitalisations conventionnelles et 7800, 6000 (-23%) et 4400 (-44%) lits de soins critiques”.
Quoiqu’il en soit, “dans tous les scénarios, le pic des admissions à l’hôpital est attendu dans la deuxième moitié de janvier” écrivent les chercheurs, “avec un impact maximal sur l’occupation des lits fin janvier-courant février”. Le pic des infections est, lui, attendu mi-janvier selon ces projections.