Qu’attendre de la grève des écoles de ce jeudi? – BFMTV

La journée de grève interprofessionnelle qui doit se dérouler ce jeudi dans tout le pays à l’appel de nombreux syndicats sera également observée dans l’Éducation nationale. Mobilisations, accueil: à la veille du mouvement, BFMTV.com fait le point sur son impact dans les établissements scolaires.

Le mouvement de grève prévu pour ce jeudi est interprofessionnel et concernera donc le monde de l’Éducation nationale. Les organisations syndicales à l’origine de la mobilisation – soit la CGT, FSU, Solidaires, auxquels se sont ajoutés des syndicats enseignants comme Sud Éducation ou encore le SNUipp-FSU ou SNES-FSU – ont en effet appelé l’ensemble des personnels des établissements scolaires à s’y rallier.

Le mot d’ordre de l’événement est triple: il s’agit à la fois de s’opposer à la réforme des retraites à venir, de réclamer une augmentation des salaires et d’en faire davantage pour préserver le pouvoir d’achat, comme le montre la communication du SNES-FSU sur Twitter.

Reste à établir l’ampleur de la grève dans les écoles, question épineuse pour les parents d’élève. Ce mercredi, BFMTV.com fait donc le point sur ce qu’on peut attendre du mouvement dans les établissements, depuis la maternelle jusqu’aux lycées.

Des obligations différentes selon les échelons

Il faut justement observer que la situation est différenciée selon les échelons. Ainsi, si l’on ne connaît pas le pourcentage de grévistes parmi les professeurs et les différents employés des écoles pour l’heure, la loi du 20 août 2008 impose aux enseignants de maternelle et de primaire de se déclarer à l’avance, au moins deux jours en amont. Par conséquent, les parents d’élèves dont l’enseignant ne fera pas classe ce jeudi à leur enfant ont dû en être notifiés ce mardi au plus tard.

On dispose d’un autre indicateur de la force de mobilisation du mouvement: les syndicats ont tablé sur 200 lieux de rassemblement à travers tout le pays. Toutefois, il faut rappeler le caractère interprofessionnel de la journée.

Un service d’accueil en maternelle et en primaire

Mais, grève ou non, les parents doivent pouvoir trouver un point de chute pour leur enfant. En effet, cette même loi du 20 août 2008 stipule qu’un service d’accueil doit être organisé a minima. Il le sera en premier lieu au sein même de l’école concernée, à charge alors pour le rectorat de répartir les écoliers auprès des enseignants présents.

La chose dépend toutefois du nombre de grévistes dans l’établissement. L’école n’est elle-même tenue à la mise sur pied de ce service d’accueil que si le taux des mobilisés n’atteint pas les 25% parmi ses professeurs. Par ailleurs, l’obligation ne recouvre ni les activités périscolaires, ni la cantine.

À partir de ce seuil de 25%, l’État transmet la responsabilité de l’accueil aux collectivités et surtout aux communes. Le spectre des locaux permettant cet hébergement temporaire des classes est large, comme le précise le texte de loi.

“Les communes déterminent librement le lieu d’accueil des enfants. L’accueil peut être assuré dans l’école, que celle-ci soit fermée ou partiellement ouverte (…) ou dans d’autres locaux de la commune. Elles peuvent choisir également de regrouper l’ensemble des enfants concernés dans un même lieu”, y explique-t-on.

“Si l’accueil est organisé dans une école dont les locaux continuent d’être en partie utilisés pour les besoins de l’enseignement, le directeur d’école ne peut s’opposer à ce que les salles de classe libérées en raison de l’absence d’un enseignant et les locaux communs (cour de récréation, préau, salle polyvalente, bibliothèque…) soient utilisées par la commune.”

Interrogation dans le secondaire

Mais comment faire face à la pénurie de personnel disponible pour surveiller les enfants? Le maire doit alors diriger les élèves vers des personnes listées comme susceptibles de fournir cet accueil et pouvant se prévaloir dans le domaine de l’encadrement. Si l’établissement de la liste est laissé à la discrétion du maire, il en existe une dans chaque commune, pose encore la loi.

Pour ce qui est du secondaire en revanche – collèges, comme lycées – il faudra encore endurer quelques heures de suspense. La législation dispense en effet les professeurs grévistes de toute déclaration préalable. Autant dire que sans cette condition, la mise en place d’un service d’accueil est plus problématique.

Robin Verner

Robin Verner Journaliste BFMTV

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading