Protocole sanitaire assoupli à l’école: la colère ne retombe pas après les annonces de Jean Castex – Libération

Caramba, encore raté

La pandémie de Covid-19 en Francedossier

La «simplification» du protocole sanitaire dans les établissements scolaires, une fois de plus diffusée dans la presse et à la dernière minute lundi soir, ne convainc pas du tout les syndicats.

Pour eux, ce n’est plus franchement une surprise mais quand même. Lundi soir, c’est une nouvelle fois par voie de presse et à la dernière minute que les personnels de l’Education nationale ont découvert les modifications du protocole sanitaire.

Assouplies à la sauce Castex, les trois nouvelles mesures ont été dévoilées lundi soir au 20 Heures de France 2, laissant une soirée et une nuit seulement aux équipes pour s’adapter : on peut venir chercher son enfant à la fin de la journée scolaire s’il est cas contact, les trois tests nécessaires pour rester à l’école sont désormais trois autotests et il ne faut plus qu’une seule attestation sur l’honneur.

Ce nouveau protocole «simplifié», qui vise à remplacer des mesures jugées inapplicables par bon nombre de directeurs, enseignants et parents, aurait pourtant pu tomber à point nommé. Mais la colère ne retombe pas côté syndicats : à deux jours d’une grève qui s’annonce massive dans l’Education nationale jeudi, ce dispositif est considéré comme inadapté face au très grand nombre de contaminations liées à la vague omicron.

Dès lundi soir, les syndicats d’enseignants ont fait entendre leur consternation. Guislaine David, secrétaire générale du Snuipp-FSU – premier syndicat du primaire – dénonce un «total mépris vis-à-vis des enseignants qui sont sur le terrain». Et souligne également sur son compte Twitter l’absurdité de la décision de remplacer les antigéniques et PCR par des autotests, pourtant réputés moins fiables notamment avec le variant omicron.

«Encore, encore, encore, encore» de la colère

«Cette semaine le taux d’incidence des 6-10 (ans) = 3 191 mais pas d’inquiétude avec les nouvelles mesures, il va mécaniquement baisser puisqu’on ne va plus les tester. C’est magique ! Plus de contamination à l’école. Blanquer en a rêvé, Castex l’a fait !» ironise la syndicaliste.

De son côté, Rodrigo Arenas, ancien président de la Fédération des conseils de parents d’élèves (FCPE), n’a pas mâché ses mots ce matin sur RMC. Déplorant le «manque d’anticipation» du gouvernement face à l’ampleur de la crise sanitaire dans les écoles, il appelle à la mise à disposition de tests salivaires dans les écoles.

Une déception d’autant plus grande que certains sujets n’ont même pas été abordés. Par rapport à «la façon dont on protège les personnels et les élèves, il n’a apporté aucune réponse», regrette Sophie Vénétitay, du Snes-FSU, premier syndicat dans le second degré. Rien d’étonnant, alors que certains syndicats réclament des masques FFP2 pour les personnels sans succès. Il y a quelques jours, Jean Castex s’était contenté de promettre la distribution de masques chirurgicaux à tous les enseignants d’ici la fin du mois. En oubliant au passage l’existence des assistants d’éducation (AED), des conseillers principaux d’éducation ou encore des accompagnants des élèves en situation de handicap.

Une chose est sûre, selon les mots de Stéphane Crochet, du SE-Unsa : «Cette nouvelle règle ne va faire qu’ajouter de la tension sur le terrain, là où la situation est déjà très tendue.» Entre directeurs et parents notamment. Si les annonces de Jean Castex visaient à apaiser la colère des enseignants et parents d’élèves, c’est un échec. Au sein de l’Education nationale, enseignants comme assistants d’éducation ou encore infirmières scolaires explosent. Et la grève de jeudi, à l’appel de l’ensemble des fédérations de l’Education nationale du public, s’annonce historique.

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