Protocole à l’école: y aura-t-il suffisamment d’autotests pour tous les élèves? – BFM Business

Le nouveau protocole sanitaire à l’école encourage l’usage d’autotests pour les élèves cas contacts. Mais avec des dizaines de milliers de cas par jour, les stocks pourraient être insuffisants.

10.000 classes fermées, des dizaines de milliers d’élèves positifs… L’école est submergée par le variant Omicron depuis la rentrée. C’est dans ce contexte que le Premier ministre Jean Castex a annoncé un nouveau protocole sanitaire à l’école qui fait la part belle aux autotests.

Désormais, s’il y a un cas de Covid dans une classe, chaque élève devra se soumettre à trois autotests au lieu d’un test PCR ou antigénique en pharmacie et laboratoire. Un premier test le jour même, puis deux autres tests à J+2 et J+4.

Avec la multiplication du nombre de cas, c’est en effet l’embouteillage dans les pharmacies et les laboratoires pour se faire tester. On est passé depuis mi-décembre de 1 à 1,5 million de tests PCR et antigéniques par jour.

Pour s’assurer que tout le monde trouvera son test de diagnostic rapide (TDR) comme les appellent les professionnels, le Premier ministre a annoncé la livraison dans la semaine de 11 millions d’autotests dans les officines. Les familles auront droit à trois autotests pris en charge par enfant cas contact.

Le gouvernement assure qu’avec 11 millions, la demande devrait être couverte. Pourtant avec le nombre de cas positifs élevé, la demande devrait fortement croître avec le nouveau protocole.

20% des autotests fabriqués en France

Selon les données de Santé Publique France, il y a environ 90.000 cas positifs par jour chez les 0-20 ans. Si 80% sont scolarisés cela représente 60.000 cas par jour en milieu scolaire. Si les 25 autres élèves de la classe doivent se procurer un autotest chaque jour, cela représente un besoin de 1,5 million par jour et 10,5 millions sur une semaine, soit près de la totalité des autotests attendus en pharmacie cette semaine. Sans compter ceux vendus aux adultes. De nombreuses pharmacies assurent actuellement être en rupture.

“Nous allons avoir une importante phase d’accélération avec le nouveau protocole, reconnaît Pascal Fontaine, le responsable des achats du réseau de pharmacies Lafayette. La situation est actuellement extrêmement tendue. Nous sommes obligés de nous fournir beaucoup en Asie. Mais avec le nouvel an chinois qui arrive, il risque d’y avoir des difficultés d’approvisionnement.”

La France produit certes des autotests mais en nombres insuffisants. Le pays compte cinq principaux producteurs: BioSpeedia, AAZ, NG Biotech, Biosynex et Biogyne.

“Les entreprises françaises produisent environ 20% des autotests vendus en France, estime Jean-Philippe Massadier, le président de DTF Medical qui distribue les autotests de la société BioSpeedia. Pour produire davantage, il faudrait qu’elles lancent de nouvelles lignes de production ce qui est coûteux et qui prend environ 8 mois.”

L’entreprise bretonne NG Biotech par exemple qui en fabrique 5 millions par mois pourrait multiplier par cinq sa production par production et créer 1000 emplois.

“Il faut qu’on crée une troisième usine et ça va représenter environ 1.000 emplois, assure sur Europe 1 Milovan Stankov-Pugès, le PDG de NG Biotech. Il faut des commandes fermes et irrévocables. On ne peut pas se permettre de fabriquer 50 millions de tests et de croiser les doigts, voir ce qui se passe…”

Comme toutes les entreprises du secteur, elle réclame de la visibilité de la part de l’Etat et des commandes publiques fermes pour ne pas se retrouver avec des stocks sur les bras une fois la crise sanitaire passée.

Frédéric Bianchi

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