Proche-Orient : un cessez-le-feu incertain, sans vainqueur ni vaincu, débute entre Israël et le Hamas à Gaza – Le Monde

Des Palestiniens se tiennent sur les décombres alors que le cessez-le-feu vient d’être déclaré entre Israël et le Hamas, à Gaza, le 21 mai 2021.

Un épisode guerrier effroyablement rapide, un condensé de l’horreur à Gaza, a trouvé son terme, au moins pour quelques heures, vendredi 21 mai à 2 heures du matin. Sans vainqueur, sans qu’Israël et le Hamas ne s’accordent sur le moindre terme, les deux parties ont accepté, jeudi, un cessez-le-feu dénué de préconditions. Rien ne garantit qu’il tienne dans les prochains jours. Mais selon la logique viciée qui prévaut à Gaza, ce cycle court (onze jours) a déjà traîné plus que de raison.

Jeudi soir, le cabinet de sécurité israélien a accepté les recommandations du chef d’état-major, Aviv Kochavi, et du renseignement. L’armée n’en fait pas mystère : elle a épuisé sa réserve de cibles accumulées depuis le dernier conflit, en 2014.

A quoi bon poursuivre ? Pour tenter d’atteindre à la faveur d’une erreur de leur part l’un des leaders du Hamas, Mohammed Deif, le chef de sa branche militaire, ou Yahya Sinouar, numéro un dans le territoire ? Pour chercher une image de victoire, qui puisse convaincre le public israélien que la sécurité du pays est restaurée, que Gaza est « contenu » ?

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Israël déplore déjà douze morts et, dans l’enclave contrôlée par le Hamas, le ministère de la santé dénombre plus de 230 victimes, pour plus de la moitié des femmes et des enfants, ainsi que 58 000 déplacés. Sauf à s’attaquer au pouvoir politique du Hamas, ou à décréter une invasion terrestre dont nul ne veut, il est temps pour l’Etat hébreu d’en finir.

Depuis le milieu de semaine, des responsables du mouvement islamiste annonçaient pour leur part un arrêt des hostilités sous peu. Vendredi, devant des manifestants en liesse, le numéro deux du bureau politique à Gaza, Khalil Al-Hayya, a pris part à « l’euphorie de la victoire », en promettant de « reconstruire » les maisons détruites par les frappes israéliennes.

Pression américaine

Jeudi, la pression de Washington s’était accrue sur le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, qui s’est entretenu pour la sixième fois depuis le début du conflit avec le président américain, Joe Biden. La veille, celui-ci avait déjà exigé une décrue immédiate des hostilités, en vue d’un cessez-le-feu.

M. Nétanyahou ne pouvait se permettre de le défier plus d’un jour. Son bureau a cependant rappelé que « la réalité du terrain déterminera[it] le futur de la campagne », se réservant la possibilité de relancer les frappes. Jeudi soir, M. Biden a promis pour sa part de reconstituer l’arsenal du système de défense israélien Dôme de fer, et de travailler avec l’Autorité palestinienne pour fournir une aide humanitaire à Gaza.

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