Procès du 13-Novembre: la détresse à perpétuité des miraculés du Bataclan – Le Figaro

COMPTE RENDU D’AUDIENCE – La culpabilité d’être en vie, de n’avoir pas pu sauver son voisin, d’avoir secouru un proche plutôt qu’un inconnu… Les tourments des rescapés, qui se succèdent à la barre, bouleversent les assises.

Les rescapés du Bataclan, qui se succèdent depuis le 6 octobre et jusqu’à la fin du mois, racontent, chacun à leur manière, une traversée des enfers – l’un d’eux a d’ailleurs évoqué le mythe d’Orphée pour tenter de décrire ce qu’il avait ressenti le 13 novembre 2015. Une perte de soi-même pendant l’attaque des trois illuminés de Daech. Et, pour beaucoup, l’expérience de devoir survivre avec l’autre soi-même qu’on est devenu, un «après-13 Novembre» miné par la culpabilité d’être encore là quand tant d’autres sont morts. En dépit de l’étrange impression – lassitude et trop-plein – que produit l’interminable défilé de souffrances, les assises sont régulièrement bouleversées par les mots que livrent les miraculés, dont tant s’en veulent de n’avoir pas pu sauver celui ou celle qui l’implorait en se vidant de son sang. Ou d’avoir choisi de porter secours à un proche plutôt qu’à un inconnu.

Je n’ai plus aucune emprise sur ma vie, je suis simplement spectateur

Richard, rescapé du Bataclan.

Maureen avait 28 ans. Elle en a 34. Une longue mèche noire barre son visage très pâle. Elle a souligné ses

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