Procès du 13 Novembre : Alain Valette et Patrick Jardin, deux pères aux deuils discordants – Libération

A la barre

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Attentats du 13 Novembre 2015, le procèsdossier

Ce mardi se sont succédé à la barre Alain Valette et Patrick Jardin, dont les enfants sont morts après ou lors des attentats du Bataclan. Ils ont illustré tour à tour l’impossibilité de surmonter la douleur, qu’elle se traduise par le suicide ou par une haine assumée.

Tout le monde n’est pas égal face à la douleur. A la barre de la cour d’assises spécialement composée, certaines parties civiles racontent une vie brisée, d’autres confient remonter la pente doucement. Certaines ne trouvent quelques secondes de tranquillité que dans un bain chaud, d’autres prennent des cachets pour tenir. Dans leur témoignage, beaucoup craquent là où d’autres glissent une pointe d’humour pour tenir l’horreur à distance.

Mardi, deux pères endeuillés ont versé mot pour mot, l’un après l’autre, cet adage au débat : «Tout le monde n’est pas égal face à la douleur.» Le premier, Alain Valette, a un fils rescapé du Bataclan mais «mort de ses blessures» deux ans plus tard ; il s’est suicidé, rongé par la violence de l’attaque. Le second, Patrick Jardin, a perdu sa fille dans le même attentat, le même soir ; inconsolable, il a sombré dans la colère au point de dire aux accusés que, «peut-être un jour», il leur rendrait «la monnaie de leur crime».

Le témoignage d’un autre père endeuillé

«Guillaume Valette est la 131e victime du Bataclan. Pour nous, ce chiffre est important», lance son frère Christophe à la barre. La nuit de l’attentat, sa famille récupère le jeune homme de 31 ans «glacé», «couvert de sang», mais vivant. «Si Guillaume est sorti indemne physiquement, il a été profondément atteint sur le plan psychologique, abonde son père, Alain. Il n’a pas reçu de balle dans le corps mais des balles psychiques invisibles qui l’ont doucement mais sûrement tué.…

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