Procès des écoutes : quatre ans de prison, dont deux avec sursis, requis contre Nicolas Sarkozy – Le Monde

Nicolas Sarkozy, le 8 décembre à Paris.

Au lendemain des fermes dénégations de Nicolas Sarkozy, l’accusation a pris ses réquisitions, mardi à Paris, à l’encontre de l’ancien président de la République. Ce dernier est jugé pour corruption et trafic d’influence, avec son avocat, Thierry Herzog, et un ancien haut magistrat, Gilbert Azibert, dans l’affaire dite des « écoutes ».

Les magistrats du Parquet national financier (PNF) ont requis à l’encontre de l’ex-chef de l’Etat quatre ans d’emprisonnement, dont deux avec sursis. L’accusation a demandé les mêmes peines pour Gilbert Azibert et Thierry Herzog, demandant pour ce dernier qu’elle soit assortie de cinq ans d’interdiction professionnelle.

L’ancien locataire de l’Elysée est soupçonné d’avoir conclu un « pacte de corruption » en 2014, en obtenant auprès du haut magistrat, par l’intermédiaire de son avocat, des informations protégées par le secret sur un pourvoi à la Cour de cassation.

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« Paul Bismuth »

Gilbert Azibert est aussi soupçonné d’avoir tenté d’influer sur la procédure, en échange de la promesse d’un « coup de pouce » pour un poste à Monaco qu’il n’a finalement jamais eu. Au cœur des charges : une série de conversations enregistrées sur la ligne « Paul Bismuth » ouverte par Me Herzog pour échanger avec M. Sarkozy, en toute confidentialité, croyaient-ils.

Cette ligne avait été découverte début 2014 par les juges qui instruisaient l’affaire des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Les deux hommes y discutent notamment du pourvoi en cassation alors engagé par l’ex-président : M. Sarkozy souhaitait voir la haute juridiction judiciaire annuler la saisie de ses agendas présidentiels dans l’affaire Bettencourt.

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Dans ces échanges, « Gilbert » apparaît à plusieurs reprises : même s’il ne prenait pas part à cette procédure, il est pourtant cité par Me Herzog, qui déclare aussi que le magistrat a eu accès à un avis confidentiel. « Il a bien bossé hein », lance l’avocat. « Moi, je le fais monter », « je l’aiderai », dit également Nicolas Sarkozy. Puis, alors qu’il se trouve à Monaco, il semble s’engager à faire la « démarche » pour Gilbert Azibert auprès des autorités monégasques avant d’y renoncer.

En fin de compte, la Cour de cassation n’a pas donné gain de cause à l’ancien président et Gilbert Azibert n’a pas eu de poste à Monaco. Selon la loi, il n’est cependant pas nécessaire que la contrepartie ait été obtenue, ni que l’influence soit réelle, pour caractériser une corruption et un trafic d’influence.

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Le Monde

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