Procès des attentats du 13-Novembre: qui sont les 20 accusés? – BFMTV

20 personnes sont jugés à partir de mercredi par la cour d’assises spéciale pour leur implication dans les attentats du 13-Novembre. 14 seront physiquement présents, les 6 autres sont jugés par défaut.

Ils sont soupçonnés d’avoir eu un rôle concret et direct dans la logistique, la préparation et la réalisation des attentats du 13-Novembre. À partir de ce mercredi, la cour d’assises spécialement composée juge 20 hommes. 14 d’entre eux seront physiquement présents durant ce procès historique, six autres seront jugés par défaut. Cinq d’entre eux sont présumés morts, le dernier est en fuite.

Si Salah Abdeslam apparaît comme le principal accusé, la justice et les victimes en attendant bien plus d’hommes comme Osama Krayem ou Mohamed Abrini.

Les accusés qui seront présents dans le box

• Salah Abdeslam

Né le 15 septembre 1989 à Bruxelles, le Franco-Marocain Salah Abdeslam, 31 ans, est le seul membre des commandos du 13-Novembre encore en vie. Il est soupçonné d’avoir convoyé les deux terroristes qui se sont fait exploser au Stade de France. Lui-même a abandonné sa ceinture d’explosifs dans la soirée pour des raisons encore inconnues. S’il dit s’être dégonflé au dernier moment, les expertises montrent que sa ceinture était défectueuse.

Salah Abdeslam est un ami d’enfance d’Abdelhamid Abaaoud, coordinateur de plusieurs attentats en Europe et chef opérationnel des commandos du 13-Novembre. Installé avec sa famille à Molenbeek, il était déjà connu des autorités belges pour des faits de délinquance. Son frère Brahim faisait partie de l’équipe des “terrasses”, il est mort en se faisant exploser au Comptoir Voltaire.

Depuis son arrestation le 18 mars 2016, après quatre mois de traque, Salah Abdeslam a gardé le silence face aux juges ou lors de son procès à Bruxelles en 2018, où il a été condamné à vingt ans de prison pour avoir tiré sur des policiers quelques jours avant son interpellation. Après le procès des attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam sera jugé à nouveau en Belgique – probablement fin 2022 – pour le double attentat qui a fait 32 morts en mars 2016 à l’aéroport et dans un métro de Bruxelles. Il a été inculpé dans ce dossier pour “participation aux activités d’un groupe terroriste”.

• Mohamed Abrini

Né le 27 décembre 1984, Mohamed Abrini est un Belgo-Marocain de 36 ans. Il comparaît pour avoir accompagné en région parisienne les commandos du 13-Novembre dans ce qu’il appelle lui-même les “convois de la mort”. Il est accusé d’avoir participé au financement des attaques et à la fourniture d’armes.

La justice attend beaucoup des réponses de sa part. Pourquoi a-t-il accompagné les terroristes à Paris la veille des attentats avant de tenter de prendre un train, puis finalement un taxi, pour rentrer à Bruxelles? D’autres attaques étaient-elles prévues le soir des attentats? La défection de Mohamed Abrini a-t-elle porté un coup à l’organisation des commandos?

Cet ami d’enfance des frères Abdeslam a été arrêté à Bruxelles en avril 2016. Il est détenu en Belgique depuis cette date et a été transféré en France pour le procès. Il doit lui aussi être jugé en Belgique pour le double attentat-suicide de mars 2016 à Bruxelles. Des images de vidéosurveillance de l’aéroport de Zaventem avec deux des kamikazes qui s’y sont fait exploser lui ont valu le surnom de “l’homme au chapeau”.

"L'homme au chapeau" Mohamed Abrini, sur des photos rendues publiques par la police belge en novembre 2015
“L’homme au chapeau” Mohamed Abrini, sur des photos rendues publiques par la police belge en novembre 2015 © – © 2019 AFP

• Mohammed Amri

Né le 7 août 1988, Mohammed Amri, 33 ans, un Belgo-marocain, est lui aussi un proche des frères Abdeslam. Au cours de l’instruction, il a reconnu être aller chercher Salah Abdeslam en voiture le soir des attentats pour le ramener en Belgique, en sachant qu’il était impliqué dans les attentats.

Interpellé en Belgique le 14 novembre, il a été extradé en juillet 2016 en France, où il est incarcéré depuis cette date.

Mohamed Amri est venu récupérer Salah Abdeslam à Paris le soir du 13 novembre 2015.
Mohamed Amri est venu récupérer Salah Abdeslam à Paris le soir du 13 novembre 2015. © BFMTV

• Hamza Attou

Né le 4 mai 1994, Hamza Attou, un Belgo-Marocain de 27 ans, a été interpellé en Belgique au lendemain des attentats du 13-Novembre. Il avait accompagné Mohammed Amri pour aller chercher Salah Abdeslam à Paris le soir des attaques.

Remis à la France en juin 2016, il a été incarcéré avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire en mai 2018.

Hamza Attou et Salah Abdeslam au lendemain des attentats du 13 novembre.
Hamza Attou et Salah Abdeslam au lendemain des attentats du 13 novembre. © Capture BFMTV

• Yassine Atar

Frère cadet d’Oussama Atar, considéré comme le cerveau des attaques du 13-Novembre, Yassine Atar, aujourd’hui âgé de 35 ans, est soupçonné d’avoir détenu une clé de la planque bruxelloise où s’est réfugié Salah Abdeslam après les attentats. C’est également dans cette planque qu’ont été fabriquées les ceintures explosives utilisées à Paris.

Interpellé à Bruxelles en mars 2016, il a été extradé en juin 2018 en France, où il est incarcéré. Ses avocats vont plaider sa relaxe.

• Sofien Ayari

Sofien Ayari a été le compagnon de cavale de Salah Abdeslam en Belgique. Après avoir rejoint les rangs du groupe Etat islamique fin 2014, ce Tunisien de 28 ans est revenu en Europe en 2015 accompagné d’Osama Krayem et d’Ahmad Alkhad, tous deux également accusés dans ce procès.

Interpellé à Bruxelles en même temps que Salah Abdeslam en mars 2016, il a déjà été condamné à une peine de vingt ans de réclusion en Belgique pour avoir tiré sur un policier lors de la fusillade de la rue de Dries à Forest. Ce jour-là, les deux accusés avaient pris la fuite avant d’être interpellés quelques jours plus tard à Molenbeek.

Son ADN a été retrouvé dans plusieurs planques ayant servi à la préparation des attentats du 13-Novembre. Les enquêteurs le soupçonnent d’avoir voulu commettre ou préparer, avec Osama Krayen, un attentat à l’aéroport d’Amsterdam-Schiphol parallèlement aux attaques parisiennes.

• Osama Krayem

De nationalité suédoise, Osama Krayem, âgé 29 ans, a rejoint la Syrie en 2014 puis regagné l’Europe par la route des migrants. Comme Sofien Ayari, il a été compagnon de cavale de Salah Abdeslam à Bruxelles après les attentats du 13-Novembre. Détenu en Belgique depuis avril 2016, il a été transféré en France pour le procès

il a été identifié comme l’un des bourreaux du pilote jordanien assassiné par le groupe État islamique début 2015 en Syrie.

Osama Krayem fait partie de la cellule jihadiste franco-belge à l’origine des attentats du 13-Novembre et de ceux dans le métro et à l’aéroport de Bruxelles. Pour ces attaques, il a été inculpé en Belgique d'”assassinats terroristes”. Il est soupçonné d’être l’homme avec qui le kamikaze du métro a été filmé juste avant l’attaque et il a également été identifié comme étant l’acheteur des sacs ayant servi à transporter les bombes qui ont explosé à l’aéroport.

Osama Krayem, l'un des accusés du procès des attentats du 13-Novembre
Osama Krayem, l’un des accusés du procès des attentats du 13-Novembre © BFMTV

• Mohamed Bakkali

Considéré comme un des logisticiens du commando, Mohamed Bakkali est accusé d’avoir loué des voitures en vue des attentats. Détenu en France depuis 2018, ce Belgo-Marocain de 34 ans est également poursuivi pour la location, sous une fausse identité, de planques pour la cellule jihadiste de Bruxelles.

Par ailleurs accusé d’avoir été le chauffeur qui a ramené en Belgique Abdelhamid Abaaoud et le tireur de l’attentat déjoué par des passagers dans un train Thalys en août 2015, il a été condamné dans ce dossier à 25 ans de prison, en décembre 2020. Il a fait appel.

• Abdellah Chouaa

Dernier mis en examen de l’enquête, ce Belgo-Marocain de 40 ans, né le 30 mars 1981, est soupçonné d’avoir apporté un soutien logistique à la cellule ayant préparé les attentats. Il était notamment un proche de Mohamed Abrini. Fils d’un imam du quartier bruxellois de Molenbeek, il a été laissé libre sous contrôle judiciaire.

• Ali El Haddad Asufi

Ce Belgo-Marocain de 36 ans était en contact régulier avec les membres de la cellule jihadiste franco-belge. Accusé d’avoir participé à la fourniture d’armes, il est en détention depuis juin 2019.

• Adel Haddadi et Muhammad Usman

Adel Haddadi, un Algérien de 34 ans, et Muhammad Usman, un Pakistanais de 28 ans, ont été interpellés en décembre 2015, un mois après les attentats, dans un foyer de migrants en Autriche. Les deux hommes ont quitté la Syrie et rejoint l’Europe par la route des migrants avec deux kamikazes du Stade de France.

Ils sont soupçonnés d’avoir voulu commettre un attentat en France. Muhammad Usman est un ancien artificier de groupes jihadistes pakistanais réputés proches d’Al-Qaïda. Ils sont détenus en France depuis juin 2016.

• Farid Kharkhach

Belgo-Marocain, 39 ans, Farid Kharkhach est accusé d’avoir fourni des faux papiers à la cellule à la demande de Khalid El Bakraoui, un des auteurs des attentats de Bruxelles, afin de favoriser le retour en Europe de plusieurs terroristes formés en zone irako-syrienne. Des documents d’identité ayant permis à ces terroristes d’être logés et ainsi se soustraire à la police.

Interpellé en Belgique en janvier 2017, il est détenu en France depuis juin 2017.

• Ali Oulkadi

Proche de Brahim Abdeslam, ce Français de 37 ans, né le 9 juillet 1984, est soupçonné d’avoir aidé Salah Abdeslam à se cacher à son arrivée à Bruxelles le 14 novembre, mais a toujours nié avoir été au courant du projet terroriste de la cellule.

Interpellé en Belgique le 22 novembre 2015 et remis à la France en avril 2016, il a été incarcéré avant d’être remis en liberté sous contrôle judiciaire en juin 2018.

Les accusés jugés en leur absence

• Oussama Atar

Né le 4 mai 1984, Oussama Atar est un vétéran du jihad identifié sous le nom de guerre d'”Abou Ahmed al-Iraki”. Il est considéré comme l’un des responsables de la branche renseignement du groupe État islamique.

Selon les magistrats français, ce Belgo-Marocain est l’ordonnateur des attentats parisiens. Jamais interpellé, il aurait été tué par une frappe occidentale en zone irako-syrienne en novembre 2017.

• Ahmad Alkhald

Ahmad Alkhald, nom d’emprunt derrière lequel se cache le Syrien Omar Darif, dont la date et le lieu de naissance demeurent inconnus, est considéré comme le seul acteur majeur des commandos du 13-Novembre encore en fuite.

Son ADN a été retrouvé sur des ceintures explosives utilisées lors des attaques à Paris. Pour les enquêteurs, il était l’un des principaux artificiers du groupe État islamique.

• Fabien et Jean-Michel Clain

Figures du “jihad” français, ces deux frères toulousains auraient été tués en février ou mars 2019 dans une frappe aérienne en Syrie.

Fabien Clain a été identifié comme l’homme qui a enregistré le message audio revendiquant les attentats du 13-Novembre, dans lequel son frère Jean-Michel psalmodiait des chants religieux.

Le nom de Fabien Clain apparait dans de nombreux dossiers de terrorisme en France.
Le nom de Fabien Clain apparait dans de nombreux dossiers de terrorisme en France. © OFF – AFP

• Ahmed Dahmani

Ce Belgo-Marocain de 32 ans, originaire de Molenbeek comme son ami Salah Abdeslam, est soupçonné d’être un logisticien de la cellule jihadiste ayant préparé les attentats.

Ce petit délinquant radicalisé s’était enfui le 14 novembre 2015 en Turquie, où il a été condamné en 2016 à dix ans de prison et écroué. Il y est toujours emprisonné.

• Obeida Aref Dibo

Ce Syrien, appelé Abou Walid Al-Souri, était un cadre de la cellule des opérations extérieures du groupe État islamique, proche d’Ahmad Alkhad.

Sur le même sujet

Cousin d’hommes impliqués dans la fuite de Ahmed Dahmani, il serait mort dans un bombardement en février 2016.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading