Procès des attentats du 13-Novembre : “On a vu un tapis de corps”, témoigne l’un des premiers policiers entrés – franceinfo

Ce commissaire de la Brigade anti-criminalité est intervenu avec son coéquipier durant l’attaque, neutralisant un des terroristes.
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Il a témoigné anonymement devant la cour d’assises spéciale, au dixième jour du procès des attentats du 13 novembre 2015Le chef adjoint de la Brigade anti-criminalité (Bac) de nuit à Paris, premier policier entré au Bataclan avec son coéquipier le soir de l’attaque, a raconté son intervention mercredi 22 septembre. “Nous étions descendus [de notre véhicule] depuis même pas 30 secondes que la scène était totalement apocalyptique, avec des coups de feu incessants, s’est remémoré ce commissaire. Les portes se sont ouvertes d’un seul coup, une masse compacte a couru vers nous en hurlant. Une trentaine de personnes dans mon souvenir.”

Une fois à l’intérieur de la salle de spectacle, les deux policiers ont découvert “un tapis de corps”. “Les gens s’étaient jetés les uns contre les autres. Des corps enchevêtrés, mélangés, a-t-il poursuivi. Ma première réflexion a été de m’interroger : ‘comment ont-ils fait pour tuer autant de personnes en aussi peu de temps ?’ Entendant un des terroristes demander à un otage de se coucher au sol, les deux policiers ont tiré dans sa direction et l’ont touché. L’assaillant a alors déclenché sa ceinture d’explosifs.

Visés par des tirs “d’armes de guerre”, les deux fonctionnaires de la Bac sont ressortis avant d’entrer à nouveau au Bataclan avec de premiers renforts. Là c’est le moment le plus pénible et le plus long : on avait pris position mais on ne pouvait plus avancer”, a expliqué ce policier, racontant comment ils ont néanmoins commencé à secourir les premiers blessés avant que la Brigade de recherche et d’intervention ne donne l’assaut, peu après minuit. “Ce soir-là, nous avons fait le maximum de ce que nous pouvions faire et nous sommes même allés au-delà de nos capacités opérationnelles, a rappelé le commissaire de la Bac. Nous aurions voulu faire plus et ce poids de la culpabilité accompagne les policiers depuis ce jour.”

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