Procès de l’attentat raté près de Notre-Dame : « Je préférais mourir en martyre plutôt que me faire arrêter » – Le Monde

Mise en examen pour avoir tenté d’incendier une voiture remplie de bonbonnes de gaz, en septembre 2016, Inès Madani, 22 ans, est également accusée d’avoir voulu tuer un policier avec un couteau.

Par Publié aujourd’hui à 03h29, mis à jour à 05h46

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Lundi 23 septembre, à l’ouverture du procès de l’attentat raté près de Notre-Dame, à Paris.

Le regard triste, Inès Madani se lève et s’exprime avec componction devant la cour d’assises spéciale de Paris. « Je reconnais avoir été menaçante et je voulais juste m’excuser », déclare la jeune femme de 22 ans, mardi 1er octobre, au septième jour de son procès pour « association de malfaiteurs terroriste ».

Dans le box, elle adresse d’abord ses excuses au policier de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) qu’elle a menacé avec un couteau lors de son interpellation, le 8 septembre 2016. Ce dernier s’est porté partie civile et a été auditionné par la cour, sous couvert d’anonymat, par vidéoconférence.

Accusée d’avoir vainement tenté d’incendier, avec sa complice Ornella Gilligmann, un véhicule remplie de six bonbonnes de gaz, dans la nuit du 3 au 4 septembre 2016, rue de la Bûcherie, près de Notre-Dame de Paris, Inès Madani est également mise en examen pour « complicité de tentative d’assassinat et tentative d’assassinat sur agent de la force publique ».

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La jeune femme, qui encourt la perpétuité, a été interrogée sur les événements du 8 septembre 2016. Ce jour-là, elle est arrêtée à Boussy-Saint-Antoine (Essonne), près du domicile d’Amel Sakaou. En cavale, Inès Madani a trouvé refuge, durant deux jours, chez cette mère de famille radicalisée et désireuse de rallier la Syrie et l’organisation Etat islamique (EI).

C’est le djihadiste et recruteur Rachid Kassim, annoncé mort en février 2017 par les autorités américaines et grand absent du procès, qui lui a trouvé cette « planque ».

Sarah Hervouët, 23 ans à l’époque des faits, a rejoint les deux femmes à Boussy-Saint-Antoine, incitée par Rachid Kassim à fomenter avec elles un attentat au nom de l’EI. Alerté de la présence de policiers dans le secteur, le trio prend la fuite dans la soirée, couteaux de cuisine à la main.

« Son intention était de me donner la mort »

Sept agents de la DGSI, informés qu’une action violente était en préparation, ont alors établi un dispositif de surveillance autour du domicile et du véhicule d’Amel Sakaou. Avant d’être interpellée, Sarah Hervouët poignarde un policier en civil – qui s’est lui aussi porté partie civile – posté dans une camionnette, le blessant à l’épaule.

« Le muscle et l’os ont arrêté la lame. Cela s’est joué à deux-trois secondes et dix-quinze centimètres. Si je n’avais pas esquivé, j’aurais reçu le coup de couteau dans le cou. J’affirme que son intention était de me donner la mort », a témoigné la victime. « J’ai toujours reconnu les faits. Je m’excuse d’avoir donné un coup de couteau », a réagi Sarah Hervouët, qui encourt, comme Amel Sakaou (laquelle boycotte son procès), la perpétuité.

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