Primaires démocrates : Pete Buttigieg se retire et prend date – Le Monde

Pete Buttigieg, accompagné de son mari, le 1er mars à South Bend, lors de l’annonce de son retrait.

Pete Buttigieg, accompagné de son mari, le 1er mars à South Bend, lors de l’annonce de son retrait. Michael Caterina / AP

Lorsqu’il a annoncé, dimanche 1er mars au soir dans son ancien fief de South Bend, une ville modeste de l’Indiana, qu’il mettait un terme à sa candidature à l’investiture démocrate, Pete Buttigieg a rapidement été interrompu par un slogan martelé par ses sympathisants : « 2024 ! 2024 ! 2024 ! » Ils n’ont pas été les seuls à considérer que ce renoncement relevait plus de l’au revoir que de l’adieu. En un an, le benjamin de la compétition électorale a fait bien plus que rendre familier un patronyme singulier hérité de ses origines maltaises : il s’est transformé en valeur sûre du Parti démocrate.

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Issu de la classe moyenne, passé par les meilleures universités, engagé en Afghanistan où il a servi dans le renseignement, Pete Buttigieg a connu des débuts politiques difficiles dans un Etat qui est un bastion du Parti républicain. Au point que sa déclaration de candidature à l’investiture présidentielle, en mars 2019, a tout d’abord suscité l’incrédulité. Avec constance, il s’est pourtant frayé un chemin.

Premier homosexuel revendiqué à se lancer dans une telle entreprise, régulièrement épaulé par son mari Chasten, il n’a cessé de rappeler son ancrage religieux au sein de l’Eglise épiscopalienne, l’une des plus progressistes de toutes. Agé de seulement 37 ans lors de son entrée en campagne, il a suscité l’intérêt d’un électorat plus mûr, séduit par sa clarté et sa modération.

Cette aisance lui a permis de résister à l’usure, alors que des candidats plus expérimentés, qu’ils soient gouverneurs ou anciens gouverneurs, sénateurs ou sénatrices, ont commencé à renoncer à partir de l’automne. Lorsque Donald Trump s’est évertué à lui trouver un sobriquet désobligeant comme pour les autres candidats démocrates, le président des Etats-Unis a cogné dans le vide. « Alfred E. Neuman ne peut pas devenir président des Etats-Unis », a-t-il assuré. Il faisait allusion au personnage d’adolescent édenté apparu en couverture du magazine satirique MAD à partir de 1954. Cruellement pour le président, le benjamin de la course démocrate a avoué qu’il avait dû chercher la référence sur Internet.

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La surprise de la campagne

Le jeune homme au discours parfois trop lisse au début de la campagne a su se montrer incisif au fil des mois. Lorsque Joe Biden, exaspéré par la comparaison souvent faite avec la trajectoire du dernier président démocrate, a jugé que Pete Buttigieg n’était pas Barack Obama, il a aussitôt répliqué : « Joe Biden a tout à fait raison, mais il ne l’est pas non plus. » Vivement attaqué par les sénatrices Elizabeth Warren et Amy Klobuchar lors des débats, il a toujours su faire face sans se démonter.

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