Primaire écologiste : vers un second tour riche en contrastes, entre Jadot et Rousseau – Le Monde

Sandrine Rousseau et Yannick Jadot se sont hissés au second tour de la primaire d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV).

« Il va falloir qu’on bosse et un peu mieux qu’au premier tour ! » Il est 17 h 25 quai de la Loire, dimanche 19 septembre à Paris, et les résultats de la primaire écologiste ont commencé à bruisser dans le petit groupe de soutiens de Yannick Jadot, venu en éclaireur avant l’annonce des résultats par Julien Bayou, secrétaire national d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV). Certes, le soulagement est de mise – « Chez les écolos, d’habitude, le favori saute, là il n’a pas sauté » – mais le score est serré. Yannick Jadot, 27,7 % des voix, affrontera Sandrine Rousseau, 25,14 % des suffrages, pour un second tour, le 25 septembre.

Derrière les deux qualifiés, Delphine Batho, troisième avec 22,32 %, Eric Piolle à 22,29 %, et Jean-Marc Governatori à 2,35 %. Avec quelque 106 000 votants, entre 23 000 et 29 000 voix pour chacun des quatre premiers candidats, ce premier tour s’est joué à quelques milliers de clics.

Yannick Jadot avait donc la victoire modeste, dimanche, et un mot pour chacun, notamment Sandrine Rousseau, dont il a salué « la résilience face aux attaques incessantes de certains responsables politiques ». « Je reste très concentré », a-t-il dit, avant de souligner la nécessité de faire le choix d’une « écologie de gouvernement ». « On ne peut pas s’offrir un quinquennat de plus d’Emmanuel Macron ». Déçu, lui ? « Déçu de quoi ? Déçu d’avoir montré que les écologistes peuvent rassembler ? (…) Non, je suis très fier des écologistes, très heureux d’être au second tour », a-t-il assuré à la presse.

Yannick Jadot s’adresse aux médias après le premier tour de la primaire écologiste, à Paris, le 19 septembre 2021.

A sa suite, Sandrine Rousseau et ses 3 000 voix d’écart avaient bon moral. « Les résultats n’ont finalement surpris que les personnes qui n’ont pas saisi ou n’ont pas voulu voir les évolutions de la société », a lancé l’économiste, pour qui, en matière d’écologie, « le temps des petits pas et de l’accompagnement » est révolu. Et d’imposer, d’emblée, ses différences de positionnement : « Yannick Jadot porte une écologie qui n’est pas la mienne, que je respecte, a-t-elle dit. Moi, je porte une écologie de gauche. » De quoi alimenter le débat d’entre-deux-tours, qui se tiendra notamment mercredi soir sur LCI.

« Les gens iront où ils voudront »

De là à dire qu’il se fera entre gauche et droite, il n’y a qu’un pas, que certains des « rousseauïstes » s’empressent de franchir. Ce second vote s’annonce cependant tout aussi incertain que le premier. Que vont devenir les électeurs de Delphine Batho et Eric Piolle ? Ni l’un ni l’autre n’ont donné de consigne de vote, contrairement à Jean-Marc Governatori, qui, après avoir regretté que la primaire n’ait décidément mobilisé que l’électorat de gauche et pas « l’autre » électorat, a octroyé son soutien à Yannick Jadot. Pour le reste, le mystère reste entier. Eric Piolle a lancé aux 120 000 inscrits : « Cette primaire leur appartient, je les laisse à ce choix. » Quant à Delphine Batho, au nom du refus du présidentialisme, aucun appel à voter pour l’une ou l’autre non plus : « Je fais confiance aux électeurs pour être intelligents », a-t-elle dit.

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