Primaire des écologistes : Yannick Jadot le « rassembleur » face à la « radicalité » de Sandrine Rousseau – Le Monde

Yannick Jadot, candidat à la primaire des écologistes, à Sevran (Seine-Saint-Denis), le 21 septembre 2021.

Dans sa loge, Sandrine Rousseau danse sur I Will Survive de Gloria Gaynor pour y puiser toute l’énergie disponible. Dans quelques instants, elle affronte Yannick Jadot, pour le premier débat de l’entre-deux-tours de la primaire écologiste, mercredi 22 septembre. Thomas Portes, son porte-parole, la suit partout : « Elle confirme ce que je pense depuis le début : elle va gagner ! » Deux jours plus tard, l’euphorie n’était pas retombée : « C’est puissant ce qu’il se passe autour de ma candidature, assure l’écoféministe. Il y a un souffle. Je le porterai jusqu’au bout. »

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La veille du débat, Yannick Jadot a de petits yeux et il regarde une brique. Pas n’importe quelle brique, une brique écologique. En ce début de cette semaine cruciale pour l’écologie politique, il est venu visiter, à Sevran (Seine-Saint-Denis), une briqueterie « qui fabrique des briques faites en terre et non en ciment, très émetteur en CO2. L’entreprise crée des emplois… Le modèle parfait ». Ces jours-ci, avant de se coucher, il lit quelques pages d’une biographie de Mussolini, mais le cœur n’y est pas. Pour l’instant, plutôt que sur Rome, il marche dans Sevran les épaules un peu affaissées. Coup de mou. Avant la primaire, il avait déclaré que plus il y aurait de votants, plus il avait de chances de faire le trou dès le premier tour. Avec 27,7 %, il devance Sandrine Rousseau (25,1 %) de deux points et des poussières. C’est comme s’il avait reçu un parpaing sur la figure : « Je ne fais pas les comptes. Pour le second tour, je n’en sais rien. Mais je suis déterminé. »

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Il a raison, le moindre pronostic est frelaté, impossible de savoir ce que décideront les 122 670 inscrits. Pour ne rien arranger, lundi, la rencontre avec Eric Piolle et la conversation téléphonique avec Delphine Batho, afin de tenter de les rallier à son panache vert, ont échoué. Aucun des deux battus du premier tour ne prendra le moindre risque de soutenir l’un ou l’autre. Comme à son habitude, le député européen mise sur des déplacements médiatisés. Durant la semaine, il a répété des dizaines de fois le mot « rassemblement » pour porter l’écologie à l’Elysée. Il s’est agacé de celui de « radicalité » dont on lui rebat les oreilles et de ce faux procès en timidité écologique. « L’enjeu de la campagne, ce n’est pas de dire “radicalité” toutes les deux phrases, assène Alexis Braud, son proche conseiller. La transition écologique est radicale par essence. Yannick Jadot, chez Greenpeace et ailleurs, a fait ça toute sa vie. »

Deux visions opposées

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