Primaire démocrate : Sanders favori, Biden dos au mur, Warren, Buttigieg et Bloomberg en embuscade après l’Iowa – 20 Minutes

Les cinq candidats favoris de la primaire démocrate: Bernie Sanders, Joe Biden, Elizabeth Sanders, Michael Bloomberg et Pete Buttigieg. — Photos Sipa / montage 20 Minutes

L’Iowa a complètement redistribué les cartes pour les démocrates. Pete Buttigieg a créé la surprise, devançant d’un cheveu Bernie Sanders (26,2 % contre 26,1 % des délégués, selon des résultats qui doivent encore être homologués), et Joe Biden a mordu la poussière avec une médiocre 4e place. L’ancien vice-président se trouve déjà dos au mur, alors que Sanders et Buttigieg font la course en tête des sondages dans le New Hampshire. Le débat télévisé, ce vendredi soir, en attendant le scrutin de mardi, s’annonce bouillant.

Joe Biden n’a plus droit à l’erreur

Joe Biden savait qu’il n’allait sans doute pas gagner l’Iowa. Mais en terminant quatrième, celui qui était jusqu’à présent le grand favori des sondages malgré ses gaffes récurrentes, ses débats ratés et le manque d’enthousiasme de ses supporteurs, vacille. Sam Wang, du consortium de Princeton sur les élections, relativise : « Depuis 2000, le candidat qui a remporté la nomination a fini dans le top 4 dans l’Iowa et se trouvait dans le top 4 dans les sondages nationaux. Les seuls candidats remplissant ces critères sont Sanders, Biden et Warren. »

Joe Biden va jouer gros dans le New Hampshire, mardi prochain : il est actuellement en troisième position, selon le dernier sondage de l’université Monmouth, derrière Bernie Sanders et Pete Buttigieg. Depuis le début, sa campagne présente la Caroline du Sud (29 février) comme son « firewall », grâce aux minorités, chez qui Joe Biden reste le plus populaire après huit ans comme vice-président de Barack Obama. De quoi lui servir de rampe de lancement, trois jours avant le « Super Tuesday », le 3 mars, où une douzaine d’Etats votent. « Une chose est sûre, s’il ne s’impose pas en Caroline du Sud, sa campagne est finie », prédit Doug Heye, ancien directeur de la communication du parti républicain. Mais Joe Biden a un problème beaucoup plus immédiat : le manque d’argent, alors que Bernie Sanders vient de lever 25 millions de dollars en janvier.

Bernie Sanders, le nouveau favori

Certes, Pete Buttigieg a revendiqué la victoire dans l’Iowa. Dans les faits, les deux candidats sont presque à égalité (en attendant des vérifications dans certains districts) et vont repartir avec le même nombre de délégués nationaux (12 ou 13 chacun). Dans le New Hampshire, le sénateur du Vermont joue presque à domicile. Et il semble être à seul à être solide dans toutes les catégories : sondages nationaux et régionaux, finances, logistique et enthousiasme. Dans le modèle du site FiveThirtyEight, il fait désormais la course en tête, avec 45 % de chances de décrocher la nomination.

Mais alors que Trump redouble ses attaques contre une réforme de la santé « socialiste » défendue par Sanders et Warren, Joe Biden semble s’être engouffré dans la brèche, prévenant : « Si le sénateur Sanders est le nominé, chaque candidat démocrate (au Congrès et aux scrutins locaux) devra porter son étiquette. Pouvoir dire que le parti démocrate est ”socialiste” est ce dont rêve Donald Trump. »

Buttigieg monte, mais il aura du mal à être le nouvel Obama

« Mayor Pete » avait tout misé sur l’Iowa, et ça a payé. Avec une organisation de terrain redoutable, il a réussi à créer la surprise et à se poser comme le candidat du renouveau. De quoi marcher dans les traces d’Obama ? « Son plus gros problème est le manque de soutien chez les minorités, c’est en général rédhibitoire dans le Sud du pays », prévient Doug Heye. Mais s’il arrive à terminer second dans le New Hampshire, sa cote va un peu plus grimper. Et celui qui vient de fêter son 38e anniversaire pourrait profiter d’un effondrement de Biden pour se poser en alternative auprès des démocrates modérés inquiets d’une candidature de Sanders.

Warren coincée derrière Sanders

Elizabeth Warren reste stable à 15 % dans les sondages nationaux. Mais son plus gros problème s’appelle Bernie Sanders. Il n’y a de la place que pour un candidat progressiste dans cette primaire, et si elle termine à des places d’honneur sur les quatre premiers scrutins, elle aura de plus en plus de mal à exister.

Michael Bloomberg décolle (mais il part de loin)

Il dépense sans compter – plus de 200 millions de dollars déjà – dans des spots télévisés harcelant Donald Trump. Avec une fortune estimée à 60 milliards de dollars, l’ancien maire de New York bénéficie de moyens illimités. Avec une candidature tardive, il a cependant dû faire l’impasse sur les quatre premiers scrutins, et espère se refaire à partir du Super Tuesday. Passer la barre des 1.990 délégués (la majorité absolue) ressemble à une mission quasi impossible, mais il mise sur un autre scénario : celui d’une convention contestée où personne n’aurait suffisamment de délégués. Selon FiveThirtyEight, il y a désormais une chance sur quatre que cela se produise. Si Pete Buttigieg n’a pas réussi à tenir la distance, Bloomberg pourrait alors se poser comme rempart centriste à Bernie Sanders. Avec le risque que la famille démocrate s’entre-déchire… pour le plus grand bonheur de Donald Trump.

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