Primaire démocrate : en Californie, les militants de Sanders courtisent les Latinos pour arracher la victoire la plus large possible – Le Monde

Des soutiens du candidat à la primaire présidentielle démocrate Bernie Sanders, dmianche 1er mars, lors d’un meeting à Los Angeles (Californie).

Des soutiens du candidat à la primaire présidentielle démocrate Bernie Sanders, dmianche 1er mars, lors d’un meeting à Los Angeles (Californie). KYLE GRILLOT / REUTERS

« Bonjour, je m’appelle Nathan, et je fais partie de l’équipe de Bernie Sanders, je viens vous parler de la primaire de mardi. » L’homme auquel il s’adresse range ses affaires dans son garage ouvert, lève la tête, sourit : « Bonjour, moi c’est Raul. Mais je ne vote pas, je suis résident [permanent, titulaire d’une carte verte et donc pas citoyen américain]. Mais ma fille, oui. » Le volontaire consulte son téléphone : « Katy, c’est ça ? Est-ce qu’elle est là ?

– Non, elle travaille. Vous voulez l’appeler ?

– Bien sûr », répond Nathan Deming, 30 ans, à peine étonné de la facilité avec laquelle l’échange se déroule. Il a été chargé, dimanche 1er mars, de faire du porte-à-porte dans la banlieue sud-est de Los Angeles, à Cudahy.

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Sans hésitation, Raul donne le numéro de sa fille, qui répond. La conversation dure : si Katy a déjà voté par correspondance – pour Bernie Sanders –, elle a passé son téléphone à l’une de ses collègues, qui ne sait pas où se trouve son bureau de vote.

C’est toute la force de la campagne du sénateur indépendant du Vermont, qui a capitalisé pendant quatre ans sur son armée de volontaires de 2016. A la veille du Super Tuesday, mardi 3 mars, le candidat espère une très large victoire en Californie. Elle lui offrirait la part du lion des 415 délégués de l’Etat en vue de la convention démocrate de juillet, celle qui désignera le candidat du parti pour l’élection présidentielle de novembre.

Un électorat crucial dans l’Etat

Et pour cela, il doit confirmer sa force d’attraction sur l’électorat latino, crucial dans l’Etat, en motivant des électeurs qui, souvent, ne se déplacent pas : les Hispaniques constituent 39 % des inscrits sur les listes électorales, mais seulement 19 % de ceux qui se rendent aux urnes, selon une étude du Public Institute of California réalisée en 2018-2019. Un sondage publié lundi 2 mars donne au sénateur du Vermont 42 % de cet électorat. Loin derrière, l’ancien vice-président Joe Biden plafonne en deuxième position à 15 %.

Sur le terrain, Bernie Sanders dispose d’une organisation unique : 23 QG de campagne en Californie – là où M. Biden en a 4 et la sénatrice du Massachusetts Elizabeth Warren, un seul. L’ancien maire de New York Michael Bloomberg fait mieux, avec 25, mais c’est grâce à sa puissance financière : pas de bénévoles chez le milliardaire, mais des salariés.

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Dimanche matin, à 10 heures, des dizaines de volontaires – dont Nathan Deming – se pressent donc dans le QG d’East Los Angeles. L’ancienne boutique, située dans une galerie commerciale organisée autour d’un parking – un strip mall – typique de la Californie du Sud, est tapissée de posters du candidat, mais aussi de la représentante new-yorkaise Alexandria Ocasio-Cortez, symbole de la jeune garde radicale démocrate. Le lieu n’a rien de neutre, comme l’explique Ramesh Srinavasan, professeur à l’Université de Californie à Los Angeles et porte-parole de la campagne, venu motiver les équipes : « C’est inspirant. Je ne me souviens d’aucune autre campagne ayant eu un QG ici. »

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