Prêtre tué en Vendée : le père Olivier Maire est décédé sous des « coups violents » portés à la tête – Le Monde

Devant les lieux du crime, à Saint-Laurent-sur-Sèvres, le 9 août 2021.

Deux jours après l’assassinat du père Olivier Maire à Saint-Laurent-Sur-Sèvre (Vendée), l’autopsie effectuée à l’institut médico-légal de Nantes permet de faire la lumière sur les circonstances du meurtre. Elle a révélé que « la victime présentait six lésions, toutes situées à la tête, occasionnées par des coups violents » mais l’examen n’a « pas permis de déterminer la nature de l’arme du crime », a fait savoir mardi 10 août au soir le parquet de La Roche-sur-Yon.

« Ces lésions cérébrales importantes ont entraîné des hémorragies internes et externes, le décès étant, selon les conclusions du médecin légiste, intervenu rapidement après que les coups aient été portés », précise le parquet.

« Un moment de recueillement »

Mardi, les fidèles ont pu se recueillir dans la crypte de la basilique Saint-Louis-Marie Grignion-de-Montfort, pour une messe en honneur du prêtre, disparue à 60 ans. Sous les voûtes, ils n’ont pas souhaité parler aux journalistes, ont loué la personnalité du père Olivier, qui avait accueilli son meurtrier présumé au sein de la congrégation des frères missionnaires montfortains.

En préambule de la messe, un prêtre a dit :

« Saint Laurent était martyr, Olivier aussi. (…) Prions pour sa famille, prions pour la congrégation. »

Sur le parvis de la basilique, certains ont bien voulu témoigner de leur attachement au père Olivier Maire, supérieur provincial de la congrégation des missionnaires montfortains dans cette ville de 3 600 habitants. Bertrand, qui tient la librairie, a confié à l’Agence France-Presse (AFP) :

« On est déchiré, on le voyait tous les matins. On blaguait. Le père Olivier, c’était une canne pour marcher, pour s’appuyer quand on traversait des périodes difficiles… Il écoutait les catholiques des deux extrêmes. Il va nous manquer d’une façon cruelle. »

Alice, membre de la paroisse également citée par l’AFP, a ajouté :

« C’était un moment de recueillement. Il n’y avait pas plus de gens que d’habitude. C’est difficile de pardonner, ça viendra plus tard. »

D’autres hommages sont prévus, dont une veillée à partir de mardi à 20 heures, toujours à la paroisse de Saint-Laurent-sur-Sèvre, ainsi que d’autres mercredi, à la cathédrale de Luçon, et jeudi aux Sables-d’Olonne.

Le suspect hospitalisé en psychiatrie

L’homme d’Eglise a été tué dans la nuit de dimanche à lundi. Le suspect, Emmanuel Abayisenga, 40 ans, de nationalité rwandaise, s’est rendu à la gendarmerie dès lundi matin, s’accusant du meurtre avant d’être hospitalisé en psychiatrie.

Le parquet précise que « l’examen psychiatrique subi par Emmanuel Abayisenga au centre hospitalier de Cholet (Maine-et-Loire) le 9 août 2021 concluait à l’incompatibilité de son état psychique avec une mesure de garde à vue, y compris en milieu hospitalier (…) Emmanuel Abayisenga fait l’objet d’une hospitalisation en milieu psychiatrique à la demande d’un représentant de l’Etat suite aux deux arrêtés des 9 et 10 août 2021 des préfets du Maine-et-Loire et de la Vendée ».

L’homme, qui était aussi le présumé incendiaire de la cathédrale de Nantes, en juillet 2020, était hébergé par les pères montfortains, dans le cadre de son contrôle judiciaire, en attente de son procès.

L’enquête pour homicide volontaire, ouverte par le parquet de La Roche-sur-Yon, a été confiée à la section de recherches de la police de Nantes et à la brigade de recherches de la gendarmerie de La Roche-sur-Yon.

Lire le récit : De l’incendie de la cathédrale de Nantes au meurtre d’un prêtre en Vendée, la dérive progressive d’Emmanuel Abayisenga

Le Monde avec AFP

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