Pression hospitalière, circulation virale chez les jeunes… L’Institut Pasteur dessine les contours de la… – BFMTV

L’Institut Pasteur a dévoilé lundi une mise à jour de ses projections pour l’automne en tenant compte à la fois de la progression de la vaccination au cours de l’été mais également de la prépondérance du variant Delta.

Ils alertent déjà sur une cinquième vague épidémique. Les chercheurs de l’Institut Pasteur ont dévoilé lundi de nouvelles modélisations relatives à l’évolution de la crise sanitaire en France.

“Cet automne, un pic d’hospitalisations important est possible en l’absence de toute mesure de contrôle de l’épidémie”, mettait en garde l’Institut en juin dernier, ne s’attendant pas à ce que la quatrième vague puisse survenir dès cet été.

Prise en compte du variant Delta

Les choses ont évolué entre-temps. Déjà la couverture vaccinale qui a atteint “des niveaux supérieurs aux hypothèses faites en juin” notamment du fait de l’extension du pass sanitaire en France. Ensuite l’émergence du variant Delta, à la très haute transmissibilité et donnant lieu à des formes plus graves et qui a porté la quatrième vague en France. Enfin la protection des vaccins, qui “restent très efficaces”, qui diminue face au variant Delta.

Autant de facteurs qui ont motivé l’Institut à mettre à jour son “scénario de référence” pour l’automne à venir.

“Nous faisons l’hypothèse que le nombre de reproduction de base R0 est égal à 5 (contre R0=4 dans l’analyse de juin), que le risque d’hospitalisation augmente de 50% pour les personnes infectées par le variant Delta et que la vaccination diminue le risque d’infection de 60% pour le variant Delta (contre 80% dans l’analyse de juin)”, écrivent les chercheurs.

Les auteurs de ces modélisations s’appuyent aussi sur de nouveaux taux de couverture vaccinale selon les tranches d’âge: de 70% chez les 12-17 ans, de 80% chez les 18-59 ans et de 90% chez les plus de 60 ans. Enfin les conséquences de cette vaccination sur la diffusion sont également prises en compte avec “l’hypothèse que la vaccination réduit le risque d’hospitalisation de 95% et le risque de transmission si une personne vaccinée est infectée de 50%”.

Le risque d’une pression hospitalière portée par les non-vaccinés

Plusieurs éléments sont à retenir de ces projections. Déjà que les adultes non-vaccinés contribuent “de façon importante” à la pression hospitalière et “de façon disproportionnée” à la transmission. Dans ce scénario de référence, les personnes de plus de 60 ans n’ayant pas reçu la moindre dose de vaccin représentent 3% de la population mais 43% des hospitalisations à eux seuls.

“Des mesures de contrôle ciblant cette population pourraient maximiser le contrôle de l’épidémie tout en minimisant l’impact sociétal par rapport à des mesures non ciblées”, suggère l’Institut Pasteur.

Les scientifiques appellent également à ce que les personnes vaccinées continuent à respecter les gestes barrières et à porter le masque “pour se protéger de l’infection et éviter de contaminer leurs proches”. Une recommandation justifiée par la moindre protection contre l’infection des personnes vaccinées face au variant Delta.

“On s’attend à ce qu’à peu près la moitié des infections ait lieu chez des personnes vaccinées (alors que ce groupe représente plus de 70% de la population)”, précise l’Institut.

Appel à la vigilance

Autre projection importante et non des moindres: les chercheurs s’attendent à ce qu’un tiers des infections ait lieu chez les mineurs contre près de la moitié dans leurs précédentes estimations: “ceci tient à la part relative plus importante des infections chez les adultes du fait de la baisse de l’efficacité vaccinale contre l’infection avec le variant Delta, et à la proportion plus élevée d’adolescents qui se sont vaccinés”.

Reste que les mesures de protection, le port du masque, le pass sanitaire et la stratégie de dépistage, combinées à la vaccination, permettent de réduire suffisamment la transmission du virus pour éviter un nouveau confinement. Pas de différence de traitement entre vaccinés et non-vaccinés ici, l’Institut apelle à poursuivre le respect des gestes barrières pour tous.

“Étant donné les caractéristiques du variant Delta, l’arrêt de toutes mesures de contrôle pourrait conduire à un stress important sur le système de santé. Il est donc important que les efforts actuels pour limiter la transmission soient maintenus”, estiment enfin les scientifiques qui, appellent à “rester vigilant face à toute dégradation de la situation”.

Hugues Garnier Journaliste BFMTV

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