Présidentielle: comment Valérie Pécresse profite de son premier meeting pour droitiser son discours – BFMTV

La candidate des Républicains, talonnée dans les sondages par Éric Zemmour, a repris à son compte une proposition du patron Reconquête et utilise pour la première fois la notion controversée de “grand remplacement”.

A droite toute pour retrouver de l’oxygène. Coincée en étau dans les sondages entre Marine Le Pen et Éric Zemmour, Valérie Pécresse a profité de son premier meeting de campagne pour hausser le ton et reprendre à son compte des propositions du polémiste.

À la tribune du Zénith de Paris, la candidate des Républicains a présenté un programme très ferme sur les questions d’immigration.

“Ni de grand déclassement ni de grand remplacement”

“Dans dix ans, serons-nous encore la 7ème puissance du monde? (…) Serons-nous une nation unie ou une nation éclatée? Face à ces questions vitales, pas de fatalité ni au grand déclassement, ni au grand remplacement” a estimé la patronne de la Région Île-de-France devant environ 6000 personnes.

Ces propos étonnent alors que Valérie Pécresse a toujours refusé de s’appropier la notion très controversée de grand remplacement, régulièrement utilisée par le polémiste et la candidate du Rassemblement national.

“Je déteste cette expression parce qu’elle donne le sentiment que tout est foutu, ce n’est pas ma vision de la politique” expliquait-elle lors du débat pour la primaire de droite en novembre dernier sur LCI.

Appeler à construire des “murs” aux frontières européennes

Difficile de ne pas voir dans cette évolution sémantique une réponse à l’ancien journaliste du Figaro. Lors d’un discours à Saulieu (Côte d’Or ce samedi), le patron de Reconquête a jugé que la représentante des LR n’était “pas de droite”.

L’élue francilienne a également appelé lors de son meeting à reprendre “le contrôle de cette immigration débordante qui débouche sur des zones de non-France” en soutenant notamment le principe de la construction de “murs” aux frontières européennes.

C’est là encore la première fois que la candidate décline cette proposition, au contenu très proche de celle dévoilée par le polémiste sur notre antenne.

“Il y a un grand débat pour savoir si on construit des murs à l’entrée des frontières européennes. Il y a beaucoup de pays qui y sont favorables: la Pologne, la Grèce (…) Il faut les construire à toutes les frontières européennes”, a avancé l’auteur de La France n’a pas dit son dernier mot mercredi dernier sur BFMTV.

Le voile, “un signe de soumission”

Enfin, l’élue a tenu des propos très fermes sur le voile, après avoir “pourfendu le wokisme” et accusé Emmanuel Macron de “racialiser la question des banlieues”.

“Pour moi, le voile n’est pas un vêtement comme un autre (…) C’est un signe de soumission. Moi, présidente de la République, aucune femme ne sera soumise. Marianne n’est pas une femme voilée”, a estimé Valérie Pécresse. 

“On vous promet, ce n’est pas Zemmour qui a écrit son discours”

Ces références n’ont pas été du goût des lieutenants de Reconquête.

“Pécresse, c’est Hidalgo qui tente d’ânonner et de copier Zemmour”, a ainsi jugé Guillaume Peltier, l’ancien vice-président des LR qui a quitté le parti pour rejoindre le polémiste en décembre dernier.

Olivier Ubéda, le directeur des évènements de la campagne, s’est voulu encore plus direct. “Je vous annnonce qu’Éric Zemmour sera au second tour”, a twitté ce spécialiste des meetings.

Valérie Pécresse récolte 15% des intentions de vote contre 15,5% pour Marine Le Pen et 13% pour le polémiste, loin derrière Emmanuel Macron (26%) d’après le dernier sondage Elabe pour BFMTV et L’Express.

Marie-Pierre Bourgeois

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