Présidentielle : Christiane Taubira dit oui à la Primaire populaire malgré l’éparpillement de la gauche – Le Parisien
Elle avait promis qu’elle ne serait pas une candidate de plus à gauche. Le 17 décembre dernier, dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, Christiane Taubira disait « envisager » dans ces conditions d’être candidate à l’élection présidentielle. Trois petites semaines plus tard, l’ancienne garde des Sceaux a dû faire preuve d’agilité pour justifier une candidature qui, à ce stade, n’en est bien qu’une de plus à gauche.
En déplacement à Bondy (Seine-Saint-Denis) ce dimanche, cette dernière a fait connaître son intention de participer à la Primaire populaire de la gauche, qui doit se tenir du 27 au 30 janvier prochain. « J’accepte le risque de la démocratie. J’accepterai le verdict de la Primaire populaire », assure-t-elle. Elle estime que cette primaire populaire reste la « dernière chance d’une union possible de la gauche ». Elle a donc appelé les autres candidats de gauche à l’Élysée à faire de même. Et autant le dire tout de suite : c’est très mal engagé.
Car il n’a pas fallu plus de trois heures pour que trois des principaux candidats à gauche lui opposent une énième fin de non-recevoir. « Ceux qui disent que ça ne sert à rien d’aller à l’élection présidentielle parce qu’on est divisés sèment de la résignation, commente Jean-Luc Mélenchon sur RTL. La campagne à l’union est maintenant un obstacle à la mobilisation. » Et lorsqu’on lui fait remarquer que son nom a été inscrit par les organisateurs de la primaire populaire pour être soumis au vote des militants, le tribun évacue non sans ironie. « On peut mettre Donald Duck aussi si on veut, et qui on veut. Ce n’est pas mon affaire »
« Ce qui compte, c’est le programme »
Les mots de Yannick Jadot ne sont guère plus avenants. Interrogé à ce sujet sur France Inter, il reste sur sa ligne. Une primaire ? Il en a déjà remporté une en septembre, la primaire des écologistes. Puis il attaque. « Il y a des candidates qui arrivent sans projet, à quatre-vingt-dix jours du scrutin et ce n’est pas insulter son intelligence que de le dire ; Christiane Taubira, pour le moment, n’a fait qu’une vidéo de trois minutes. »
Un non tout aussi définitif a été livré par le communiste Fabien Roussel, sur France 3 ce dimanche. « Christiane Taubira fait le choix d’être une candidate de plus. Ce qui compte, ce n’est pas la candidature, c’est le programme. »
Reste à savoir ce que décidera Anne Hidalgo. Samedi, la candidate socialiste a renoncé à participer à la primaire populaire, constatant l’échec de son appel formulé le 9 décembre dernier. En déplacement à Jarnac pour rendre hommage à François Mitterrand, la candidate a confirmé qu’elle irait au bout de sa candidature. Elle dénonce le comportement de Yannick Jadot, porteur selon elle d’une « très lourde responsabilité ».
Peut-elle changer d’avis ? Un membre de la direction du Parti socialiste en doute. « Ça n’aurait pas de sens sans Jadot », nous fait-on savoir. Invitée ce dimanche matin sur CNews et Europe 1, Anne Hidalgo s’est montrée critique vis-à-vis de l’ancienne ministre et s’est engagée à ne pas renoncer. « Si elle est candidate, elle ira avec je ne sais quelle force politique ni quel programme ou quel projet, mais ça n’enlève rien au fait que ce sera une candidature de plus et pas une de moins, explique-t-elle. Mais moi je suis candidate. » Comme bon nombre de personnalités à gauche.