Présidentielle 2022 : Yannick Jadot veut « déprésidentialiser » les institutions – Le Monde

Yannick Jadot lors d’une visite à l’usine de Château-Feuillet pour soutenir les salariés en grève, à La Léchère (Savoie), le 30 septembre 2021.

Cinq jours après avoir été désigné lors de la primaire écologiste, Yannick Jadot revêt le costume de candidat. A défaut de réussir à rassembler la gauche derrière lui – son objectif –, il avance et dévoile son programme pour la présidentielle de 2022 dans Le Journal du dimanche (JDD) du 3 octobre.

En cas de victoire, sa priorité serait la transition agricole. « Dès mon premier jour, j’engagerai la sortie de l’élevage industriel. Il faut (…) réinstaller les agriculteurs dans les campagnes, avec des revenus décents. Ce qui permettra de remplir un autre objectif : lutter contre la malbouffe, donc contre les maladies chroniques et l’obésité », explique le candidat écologiste au JDD.

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Il « extirpera » ensuite « les lobbys qui gangrènent l’économie française et vampirisent les subventions et les politiques publiques pour qu’enfin ce soit le climat, la santé, l’environnement et la justice sociale qui priment ».

« Chaque euro d’argent public sera conditionné à la protection de l’environnement. Plus un euro pour Total tant que Total n’a pas rompu avec sa logique qui consiste à chercher toujours plus de pétrole et plus de gaz dans le sous-sol ! », assure celui qui fut la tête de liste Europe Ecologie-Les Verts aux élections européennes de 2019.

50 milliards d’euros par an pour « réparer notre société »

Pour « réparer notre société » et « reconstruire notre économie », Yannick Jadot prévoit un plan d’investissement de 50 milliards d’euros par an sur le quinquennat, « soit 2 % du PIB ». Vingt-cinq milliards d’euros seraient consacrés à la reconstruction, dont 10 milliards au logement et au bâtiment, et 25 milliards seraient dévolus à « des services publics de qualité », détaille-t-il.

« En investissant sur les logements, les transports, une alimentation saine, contre le gaspillage, nous rendrons aux Français l’équivalent d’un treizième mois d’économies. »

Ce programme « va créer 1,5 million d’emplois, revivifier l’économie, et enclencher un cercle vertueux d’investissement et de consommation responsable », assure-t-il.

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« Nous allons restaurer un impôt sur la fortune et aller vers l’ISF climatique [idée avancée par Eric Piolle]. Le patrimoine financier qui investit dans les énergies fossiles sera davantage taxé. Il faut décarboner la finance ! », clame le candidat écologiste.

Un tandem avec « la présidente » de l’Assemblée nationale

Sur le plan institutionnel, M. Jadot veut « déprésidentialiser », avec un septennat « non renouvelable » et un président qui se recentrera sur quelques missions : « Etre le garant de l’Etat de droit, des libertés fondamentales et de la protection du climat. »

« L’Assemblée nationale, élue à la proportionnelle avec parité totale à l’arrivée et non plus seulement dans les candidatures –, deviendra le cœur battant de la démocratie. Avec, au lieu du couple exécutif, un nouveau couple formé par le président de la République et la présidente de l’Assemblée nationale, un binôme paritaire dans l’équilibre des pouvoirs. »

Dans les rangs de son parti, Yannick Jadot s’est souvent vu reprocher de vouloir compromettre une écologie pure et dure pour parvenir coûte que coûte à l’Elysée. Lui a toujours rétorqué qu’il « ne pratiquait pas une écologie moins radicale », mais qu’il fallait « agréger les forces écologiques et progressistes » pour la porter au pouvoir.

Maintenant qu’il est le candidat officiel d’EELV, Yannick Jadot, crédité entre 6 et 9 % dans les sondages, doit s’imposer parmi les sept candidats déjà déclarés à gauche : Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise), Fabien Roussel (Parti communiste), Anne Hidalgo (Parti socialiste), Arnaud Montebourg, Philippe Poutou (NPA) et Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière). Alors qu’il rêve d’un rassemblement autour de sa candidature, rien ne semble indiquer à ce jour qu’il puisse y parvenir.

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Le Monde avec AFP

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