Présidentielle 2022 : ralliements, programme… Emmanuel Macron contraint au grand écart en vue du second tour – Le Monde

Meeting d’Emmanuel Macron à Strasbourg, le 12 avril 2022.

La teinte rosée de la cathédrale de Strasbourg s’est effacée dans la nuit. Des spots éclairent à ses pieds la place du Château. Emmanuel Macron trône sur une estrade, en ce mardi 12 mars, entouré de quelques milliers de personnes, qui agitent des drapeaux français, européens et ukrainiens. « Vive l’Europe ! », scandent les partisans du chef de l’Etat. Ce dernier est venu adresser un avertissement, à douze jours du second tour de l’élection présidentielle, qui le verra affronter la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, le 24 avril, dans un duel au résultat incertain.

« Cette élection est aussi un référendum sur l’Europe. La candidate d’extrême droite propose un projet nationaliste, qui n’est pas le patriotisme », prévient-il, reprenant à son compte les mots prononcés par François Mitterrand au Parlement européen, en 1995 : « Le nationalisme, c’est la guerre. » Le propos vibre dans l’assistance, au moment où les troupes russes pilonnent l’Ukraine. Alors, estime Emmanuel Macron, « nous pouvons avoir des désaccords, quelques fois des différences, mais le projet européen qui est le nôtre, aujourd’hui, nous devons le défendre ». Applaudissements, Marseillaise, Hymne à la joie.

Lire aussi : Macron estime que « cette élection est aussi un référendum sur l’Europe », Le Pen présente ses propositions sur la démocratie : l’actualité politique du 12 avril

Quelques minutes plus tôt, une poignée de jeunes – « des militants d’extrême gauche », dira-t-il – interrompait son discours aux cris de « Macron, rend l’ISF ! » ; d’autres l’interpellaient sur le changement climatique, ou bien clamaient le nom de Jean-Luc Mélenchon. Un dernier a été évacué par le service d’ordre après avoir sorti une pancarte « Castors en colère ». Référence à l’expression ironique utilisée par le chef de file de La France insoumise (LFI) pour qualifier les électeurs de gauche, appelés à faire barrage à l’extrême droite de manière rituelle depuis vingt ans.

Dure tâche que celle d’Emmanuel Macron. Pendant cinq ans, le héraut du « dépassement » du clivage droite gauche est parvenu à se jouer des contradictions inhérentes au « en même temps », au point de survivre à un quinquennat de crises et de dévitaliser les modérés des deux rives. Il doit désormais réaliser en moins de deux semaines la synthèse qui lui permettra d’attirer les électeurs de Jean-Luc Mélenchon sans s’aliéner les siens, ni de paraître esquiver la main tendue de la droite. Celle de Nicolas Sarkozy, en particulier, qu’il a reçu à l’Elysée dans les jours précédant le premier tour. L’Europe, donc. Eternel ciment du macronisme. Mais encore ?

Meeting d’Emmanuel Macron à Strasbourg, le 12 avril 2022.

Le soutien de Nicolas Sarkozy

Lundi soir, l’ancien premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve appelle à voter en faveur d’Emmanuel Macron. Il l’invite aussitôt à « trouver les mots, le comportement, mais aussi les actes pour convaincre les Français, en particulier tous ceux qui sont épris de justice sociale et de progrès démocratique ».

Il vous reste 65.84% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading