Présidentielle 2022: qui sont les 12 candidats sur la ligne de départ – Libération

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Ils seront 12 et pas un de plus. Le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a annoncé lundi à la mi-journée la liste des candidats qui sont parvenus à récolter les 500 parrainages nécessaires pour concourir à l’élection suprême.

Le match se jouera donc à douze. Le président du Conseil constitutionnel Laurent Fabius a dévoilé ce lundi à la mi-journée les candidats qualifiés pour le premier tour de l’élection présidentielle du 10 avril prochain. Parmi les très nombreux prétendants à l’Elysée, ils ne sont que 12 à avoir rempli les conditions nécessaires pour pouvoir concourir. A vrai dire, une seule incertitude planait toujours : celle sur la participation ou non du candidat du NPA Philippe Poutou. Jeudi dernier, à la veille de la date limite, l’ancien salarié de Ford Blanquefort assurait qu’il était parvenu à rassembler, sur le fil, 500 signatures d’élus synonymes de qualification alors que le dernier décompte des Sages ne faisait état que de 439 parrainages. Il ne manquait que la validation. La voilà. Seront donc sur la ligne de départ :

Emmanuel Macron, le sortant

Si Emmanuel Macron est le dernier des qualifiés à s’être déclaré, il est le premier candidat à être parvenu à rassembler 500 parrainages d’élus. C’était le 3 février. Grand favori des sondages, le président sortant est soutenu par La République en marche, le Modem de François Bayrou, le petit parti de centre droit Agir et par «Horizons», la nouvelle formation de l’ancien Premier ministre Edouard Philippe. La fameuse maison commune. Dans sa lettre aux Français annonçant sa candidature Macron dit vouloir mener la «reconquête productive par le travail» en travaillant plus notamment et «préserver et améliorer le modèle social».

Valérie Pécresse (Les Républicains)

Comme Emmanuel Macron, Valérie Pécresse n’a eu aucun mal à obtenir ses parrainages puisqu’elle a pu en revendiquer 500 dès le 8 février. La présidente de la région Ile-de-France s’était déclarée au moins de juillet. Elle est ensuite parvenue à s’imposer au congrès des Républicains au moins de décembre devant ainsi la candidate officielle du parti de droite. Parti qu’elle avait quitté en 2019 après des européennes calamiteuses. Soutenue par les deux partis de centre droit, l’UDI et les Centristes d’Hervé Morin, Pécresse mène depuis plusieurs semaines une campagne «à droite toute» pour tenter de draguer l’électorat d’Eric Zemmour. Son credo : mettre de l’ordre dans la rue et dans les comptes.

Anne Hidalgo (Parti socialiste)

Dès le 8 février, la candidate du Parti socialiste a elle aussi pu se vanter d’avoir déjà obtenu les 500 signatures d’élus synonymes de qualification à la présidentielle. Après avoir juré au moment de sa réélection à la mairie de Paris, en juin 2020, qu’elle ne se présenterait jamais à l’élection suprême, elle s’est finalement déclarée un an plus tard en septembre 2021 à Rouen. Avant ça, elle avait largement remporté une primaire prétexte au sein du PS face à l’ancien Hollandais Stéphane Le Foll. Si elle venait à être élue, Hidalgo promet de répondre à trois grandes crises : la crise sociale en revalorisant le travail, la crise écologique et la crise démocratique.

Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière)

Après 2012 et 2017, voilà Nathalie Arthaud partie pour une troisième campagne présidentielle. Contrairement à d’autres «petits candidats», la professeure en sciences économiques n’a pas eu de mal à récolter ses 500 parrainages puisqu’elle est la quatrième candidate à avoir validé sa candidature. Au fil des combats présidentiels, son programme n’a pas changé. Côté social, la candidate de Lutte ouvrière veut porter le SMIC à 2000 euros par mois et rendre possible la retraite à 60 ans. Côté international, Arthaud rêve d’un monde sans frontières.

Fabien Roussel (Parti communiste français)

Après deux élections présidentielles auprès de Jean-Luc Mélenchon, voilà le PCF est de retour avec une candidature autonome. Dès son accession à la tête du parti en 2019, Fabien Roussel avait laissé entendre que le retour en grâce des communistes pourrait passer par une candidature à la présidentielle. Hypothèse qu’il confirme en mars 2021 en se déclarant officiellement. Le parti valide largement par un vote sa candidature. Depuis, Roussel mène une campagne taxée de «franchouillarde» insistant sur les traditions et notamment la bonne bouffe à contrecourant des autres candidats de gauche et notamment des écolos qui ne sont pas, selon lui, suffisamment «populaires». Parmi ses grandes mesures, le patron du PCF veut faire en sorte que les Français «travaillent moins pour mieux vivre» ce qui passerait par la mise en place des semaines de 32 heures.

Jean Lassalle (Résistons !)

Jean Lassalle, contrairement à d’autres plus grands candidats, n’a eu aucun mal à rassembler les 500 signatures (dès le 17 février). Pour se qualifier le député des Pyrénées-Atlantiques, a notamment pu s’appuyer sur les parrainages d’élus ruraux qu’il prétend défendre. «Je suis le porte-voix des sans-voix», dit-il. Pour sa deuxième candidature après 2017, Lassalle propose de mettre en place un RSA étudiant pour les jeunes âgés de 18 à 25. Le Béarnais accorde évidemment une grande place à la ruralité dans son programme. Il entend, par exemple, créer un régime spécial pour exonérer de charges les petits commerces implantés dans les petites villes et les villages.

Yannick Jadot (Écologiste)

En 2017, Yannick Jadot bien qu’investi par EE-LV avait décidé de se retirer au profit du socialiste Benoît Hamon. Cette année, l’eurodéputé sera bien de la partie. Pour cela, Jadot a dû une nouvelle fois remporter la primaire écologiste en septembre dernier. Cette fois d’une courte tête face à Sandrine Rousseau. Depuis, le candidat soutenu par Europe Ecologie-les Verts et d’autres petits partis écologistes comme «Génération écologie» tente d’imposer son programme dans la campagne face au «défi du siècle» qu’est l’écologie. Une écologie, qui insiste-t-il, doit être forcément sociale. Sa première mesure s’il venait à être élu ? Mettre fin à l’agriculture intensive pour proposer un nouveau modèle agricole. Il entend également augmenter le SMIC de 10 % pour qu’il atteigne les 1 500€ à la fin de son quinquennat.

Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise)

Si Jean-Luc Mélenchon a pesté longtemps contre le système de parrainages, le candidat insoumis a finalement pu rassembler les 500 sésames avant la dernière ligne droite (le 24 février). Le député des Bouches-du-Rhône peut donc bien participer à sa troisième élection présidentielle (après 2012 et 2017) comme prévu. Le patron de LFI s’est déclaré très tôt, dès novembre 2020. Largement devant les autres candidats de gauche dans les sondages, le tribun espère se qualifier pour le second tour en se présentant comme le «vote efficace». Comme en 2017, Mélenchon plaide, dans son programme l’Avenir en commun, pour la convocation d’une assemblée constituante afin d’instaurer une sixième république, pour la planification écologique ou pour le blocage des prix des produits de première nécessité.

Eric Zemmour (Reconquête)

Après avoir longtemps chroniqué la vie politique, Eric Zemmour a décidé de passer de l’autre côté en présentant sa candidature à l’élection présidentielle. L’auteur maurrassien s’est déclaré en novembre dernier dans une vidéo présentant la France d’une façon totalement catastrophiste (pour laquelle il a d’ailleurs été condamné pour avoir piqué une centaine d’extraits vidéos sans les autorisations). Epousant pleinement la théorie du grand remplacement de Renaud Camus, Zemmour n’a quasiment que les mots «islam» et «immigration» à la bouche. Il propose notamment de mettre fin au regroupement familial ou de supprimer le droit du sol. A la peine dans les sondages, notamment à cause de ses positions pro russes, le candidat a tout de même pu bénéficier de plusieurs renforts venus de divers horizons à droite comme celui de l’ancien LR Guillaume Peltier ou de Marion Maréchal.

Marine Le Pen (Rassemblement national)

Comme Mélenchon ou Arthaud, Marine Le Pen est candidate à sa troisième élection présidentielle. A l’écouter, la fille de Marine Le Pen aurait pourtant bien pu en être à cause de la règle des parrainages mais la patronne du RN s’est finalement qualifiée dans la dernière ligne droite le 1er mars. Malgré les nombreuses défections dans son camp pour rejoindre le camp Zemmour, la candidate d’extrême droite reste le mieux placée dans les sondages pour affronter Emmanuel Macron au second tour. Depuis 2017, la patronne du RN a nettement amendé son programme. Le Pen ne propose, par exemple, plus de sortir de la zone euro comme il y a cinq ans. Ses priorités restent, elles, en revanche les mêmes : la sécurité et l’immigration. Elle plaide ainsi pour la fin du regroupement familial, la suppression du droit du sol, le durcissement de la naturalisation et pour l’expulsion systématique des clandestins et des criminels étrangers.

Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France)

Comme Zemmour et Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan fait partie du club des candidats d’extrême droite qualifiés le 1er mars dernier. Le souverainiste fait aussi partie du club des candidats en lice pour la troisième fois après 2012 et 2017. Le maire de Yerres (Essonne) s’est déclaré en septembre dernier au JT de 20 heures de TF1. Se qualifiant de «meilleure alternative entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen», le candidat «Debout la France» veut renforcer l’armée en recrutant 40 000 soldats sur l’ensemble du quinquennat. Il veut aussi instaurer un service national civique obligatoire de trois mois, pour tous les jeunes de 18 ans ou remettre en place les peines plancher pour les agresseurs de policiers ou pour les récidivistes.

Philippe Poutou (Nouveau parti anticapitaliste)

Avant ce lundi, Philippe Poutou n’était pas assuré de concourir à sa troisième présidentielle. Mais, le candidat du NPA, longtemps loin du compte est finalement parvenu à rassembler le nombre suffisant de signatures dans la dernière ligne pour dépasser le seuil nécessaire. Il avait d’ailleurs assuré avoir récolté 500 parrainages dès la semaine dernière alors que le Conseil constitutionnel ne faisait état que de 439 sésames validés. Comme à chaque scrutin présidentiel, Philippe Poutou défend, depuis plusieurs mois, l’idée d’un Smic à 1 800 euros net, d’une semaine de 32 heures de travail, d’une retraite à 60 ans, ou encore du sauvetage des services publics. Il plaide également pour l’expropriation des grands groupes de l’industrie pharmaceutique de l’énergie ou des banques pour aboutir à un partage des richesses pour contrer le «système rapace du capitalisme».

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