Présidentielle 2022 : les candidats LR rivalisent pour tenter d’incarner l’ordre et l’autorité – Les Échos

Publié le 15 nov. 2021 à 6:20Mis à jour le 15 nov. 2021 à 8:32

Un haut responsable des Républicains tablait en privé sur des échanges de plus en plus « vifs », la pression augmentant à l’approche du vote, début décembre. Il ne s’était pas trompé. Lors de leur deuxième débat télévisé, dimanche soir sur BFM-TV, les cinq candidats à l’investiture du parti, cette fois debout devant des pupitres, se sont montrés nettement plus énergiques et pugnaces que lors du premier , sans pour autant multiplier les escarmouches.

Durant presque trois heures, Michel Barnier , Xavier Bertrand , Eric Ciotti , Philippe Juvin et Valérie Pécresse (par ordre alphabétique) ont joué des coudes pour incarner l’ordre et l’autorité. Notamment sur les questions d’ immigration et de sécurité, qui figurent en tête des préoccupations des électeurs de droite, plus encore des adhérents de LR, et sur lesquelles Eric Zemmour met l’accent. Le débat s’est révélé nettement plus terne sur les questions économiques , noyées dans la deuxième partie de l’émission.

« Un quoi qu’il en coûte sécuritaire »

Valérie Pécresse a dit vouloir « aller plus vite, plus fort » en matière d’immigration et que « la peur change de camp » sur l’insécurité, promettant des « brigades coup de poing », auxquelles l’armée pourrait participer, pour « éradiquer » les zones de non-droit. « Avec moi, il n’y aura plus de régularisation de personnes qui sont rentrées clandestinement. C’est une politique de fermeté, je l’assume », a insisté Xavier Bertrand, jurant qu’il n’aura « pas la main qui tremble » et ne « baissera la garde sur rien ». Les deux patrons de région, soucieux de refaire leur retard (de l’aveu même de leurs partisans) sur Michel Barnier, se sont montrés particulièrement incisifs et présents.

Eric Ciotti, lui, a prôné un « quoi qu’il en coûte sécuritaire », tandis que Philippe Juvin affichait sa volonté d’être « très ferme » sans être « caricatural ». « Les problèmes ne sont pas modérés. Ils sont extrêmement graves », a souligné Michel Barnier, se disant prêt à prendre ses « responsabilités ». Il a promis de mettre sur pied des « unités spéciales » dans les quartiers les plus difficiles et d’aider les élus à avoir des « polices municipales armées ».

Attention aux « belles paroles »

Dans cette deuxième joute télévisée, l’ancien commissaire européen n’a pas eu la position la plus simple. D’abord parce qu’il endossait le costume de favori, pas toujours le plus facile à porter . Ensuite parce que sa stratégie le conduit à prendre moins de risques et à moins hausser le ton, pour ne pas abîmer sa stature d’homme d’Etat. « Il faut agir mais pas par des slogans », a-t-il mis en garde, appelant à ne « pas multiplier les chèques en bois » et les « belles paroles ». « Je serai un président sérieux », a-t-il dit.

Comme lors du premier débat , les cinq LR ont rivalisé pour apparaître comme le premier opposant à Emmanuel Macron et à ses « cinq ans d’inaction » (dixit Michel Barnier). « A écouter le président sortant et les membres du gouvernement, tout va bien ! Ils sont complètement hors sol ! », s’est emporté Xavier Bertrand . « Que des discours ! Que des paroles ! Il manque des actes », a tranché Eric Ciotti, tandis que Valérie Pécresse a prévenu qu’elle supprimerait le « contrat d’engagement » pour les moins de 26 ans dans la précarité, à ses yeux un « RSA jeunes » et donc « une faute politique ».

Covid : Pécresse et Bertrand pas opposés à un reconfinement des non-vaccinés

Contrairement à leurs trois concurrents, Valérie Pécresse et Xavier Bertrand ne sont pas opposés, si la situation sanitaire l’exige, à ce qu’un reconfinement soit imposé aux non-vaccinés, comme l’a décidé l’Autriche (une première en Europe). « S’il y a malheureusement une recrudescence de la pandémie qui met en danger des vies, moi, je ne reconfinerais pas tous les Français. J’envisagerais le reconfinement, uniquement, des non vaccinés », a expliqué la première. « Il est évident que je ne reconfinerais pas tous les Français parce que certains ne veulent pas se faire vacciner », a renchéri le second, louant les « efforts » déjà consentis par une large partie de la population.

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