Présidentielle 2022 : Jean-Luc Mélenchon prendra sa «décision en octobre» – Le Figaro
Envoyé spécial à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme)
Jean-Luc Mélenchon donne rendez-vous aux Insoumis au mois d’octobre. Si de nombreux militants rêvaient de voir leur leader annoncer sa troisième candidature à l’élection présidentielle, le chef de LFI a décidé de faire durer un peu plus le suspens. «C’est d’un ridicule de savoir comment désigner un candidat pendant que des gens meurent de peur de perdre leur boulot, de payer leur loyer», a-t-il d’abord balayé dimanche matin, en clôture des «AmFis d’été» de La France Insoumis, à Châteauneuf-sur-Isère, dans la Drôme. Jean-Luc Mélenchon a toutefois assuré qu’il prendrait sa décision «en octobre», soit avant les assemblées représentatives du mouvement, prévues en novembre, où la décision sera annoncée, a-t-il précisé sur TF1. «Si une autre option se présente entre nous, qu’on puisse en parler», a-t-il proposé.
Mélenchon vante son «expérience»
Le chef des Insoumis estime cependant qu’il a une «responsabilité particulière» après ses deux premières candidatures à l’élection présidentielle (2012, 2017). Selon lui, ces dernières lui donnent « une légitimité » pour retourner dans l’arène. Le député des Bouches-du-Rhône a également vanté, à 69 ans, son «expérience» de la vie politique, et du pays en général. «J’ai regardé de près. Je ne me suis pas contenté de faire des dissertations à Paris. J’ai vu les camarades peiner à la tâche. J’ai vu ce qu’on ratait, ce qu’on réussissait. On a avancé, on a réussi. Nous sommes plus forts grâce à ces expériences», a-t-il répété.
«Je n’ai jamais confondu mon sort personnel avec la lutte que je mène», a toutefois tenu à rappeler Jean-Luc Mélenchon qui assure se considérer avant tout comme «un militant», «un intellectuel». Il s’est également tourné vers les médias : «Vous me traitez déjà comme un candidat depuis 2012, alors tout ça (une annonce de candidature) ne changerait rien de ce que nous avons à faire», a affirmé le chef des Insoumis.
Alors qu’Europe Écologie-Les Verts est devenue centrale à gauche après leurs bons scores aux européennes et aux municipales, Jean-Luc Mélenchon semble exclure, de par son éventuelle candidature, toute alliance en vue de la présidentielle. «Entre EELV et nous, le problème, ce n’est pas l’écologie. Nous, nous croyons à l’État, à la nation qui a un rôle à jouer. Nous ne croyons pas au capitalisme vert. Pas à cause du vert, mais à cause du capitalisme», a-t-il raillé, rappelant indirectement les prises de position de Yannick Jadot. Au Figaro, celui qui était alors tête de liste EELV aux européennes avait défendu en 2019 «une économie de marché, pour la libre entreprise et l’innovation». Jean-Luc Mélenchon a toutefois assuré que les Insoumis étaient «toujours prêts à discuter avec tout le monde», mais a prévenu qu’«une ou deux danses du ventre ne suffiront pas» pour bâtir un projet commun.
S’il n’est donc pas encore officiellement candidat, le patron de LFI a déjà annoncé un premier acte de campagne. Les Insoumis vont «transformer» leur programme, L’Avenir en commun – qui va être retouché dans les prochains mois – en propositions de loi et directives européennes. «Pour vous montrer que vous aurez un gouvernement prêt à gouverner», a-t-il expliqué. Et d’ajouter : «Je préfère qu’on soit bien préparé».