Présidentielle 2022 en direct : dans l’opposition à Emmanuel Macron, une recomposition lancée en perspective des législatives – Le Monde

Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon pour l’élection présidentielle comme pour les législatives à venir, Manuel Bompard, a tout de suite tourné la page de la victoire d’Emmanuel Macron sur France Inter, lundi matin, pour se projeter vers l’ambition de La France insoumise d’emporter la majorité à l’Assemblée nationale. « Il y avait quelque chose à faire, c’était de faire en sorte que M^me Le Pen ne s’empare pas du pays, c’est chose faite », a commencé par saluer le député européen, avant de poursuivre : « Maintenant, il reste une chose à faire, c’est de faire en sorte qu’Emmanuel Macron ne conserve pas le pouvoir et ça, c’est l’objectif que nous avons pour les élections législatives. »

« Les promesses de prise en compte de rassemblement du pays de la part d’Emmanuel Macron, je crois que plus personne ne les croit », a-t-il aussi considéré. « La bataille n’est pas terminée, le combat n’est pas fini, il y a un troisième tour », espère Manuel Bompard, avant de passer un message aux électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle en les exhortant à reproduire leur vote le 12 juin prochain, ce qui permettrait, selon lui, aux candidats de L’Union populaire de se qualifier au second tour dans 420 circonscriptions.

« Je n’ai pas dit non au Parti socialiste (…), la balle est dans leur camp », répond-il quant aux discussions en cours à gauche pour un rapprochement autour de La France insoumise, tout en considérant qu’une certaine « cohérence programmatique » devait être de mise, notamment des « marqueurs décisifs » du programme « L’Avenir en commun », dont la retraite à 60 ans, la VI^e République, le blocage des prix, l’augmentation du smic, la planification écologique.

« Et l’Europe ? », lui demande Léa Salamé. « Je crois que du côté d’Europe Ecologie-Les Verts, l’idée de se regrouper autour d’un principe de désobéissance européenne quand c’est nécessaire pour pouvoir appliquer notre programme n’est pas un sujet qui les rebute et ils sont, je crois, sensibles à cette discussion », répond Manuel Bompard, avant de conclure : « Il y a des points programmatiques sur lesquels on ne sera pas en capacité de se mettre d’accord ; dans ce cas-là, chacun conservera son programme, mais sur l’essentiel, je crois qu’on est en mesure de se regrouper. »