Présidentielle 2022 : Emmanuel Macron repeint son bilan et son programme aux couleurs du pouvoir d’achat – Le Monde

Emmanuel Macron lors de son dernier meeting de campagne de la présidentielle, à Figeac (Lot), le vendredi 22 avril 2022.

Il y a encore un mois, lorsque Emmanuel Macron est entré en campagne, la thématique du pouvoir d’achat était presque absente de son programme. Un choix délibéré : le président candidat avait passé l’automne et l’hiver à multiplier les mesures de soutien aux ménages face à une inflation croissante, alternant coups de pouce, chèques, mesures de blocages, ristournes sur les carburants à la pompe… le tout pour un total avoisinant les 30 milliards d’euros. Son bilan devait parler pour lui. Le candidat pouvait se permettre de se projeter à plus long terme, parlant plutôt travail, répartition de la valeur ajoutée, compétitivité. Avec un sous-texte implicite : tout cela contribue, in fine, au pouvoir d’achat.

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Le sujet, pourtant, l’a rattrapé rapidement. Et il a dû s’ajuster – un peu – face à une Marine Le Pen martelant qu’elle « rendrait l’argent aux Français ». Il a donc annoncé des revalorisations de pensions et de minima sociaux plus rapides que prévu, et exhumé son idée de « chèque alimentaire ». Surtout, depuis quelques jours, le programme et le bilan sont repeints aux couleurs de cette question qui inquiète tant les Français, notamment les plus indécis.

Un peu technique

Les emplois créés pendant le quinquennat ? C’est du pouvoir d’achat, a expliqué Emmanuel Macron sur France Inter, vendredi 22 avril. « Je me réjouis d’avoir créé 1,2 million de fiches de salaire. Je me réjouis d’avoir redistribué du pouvoir d’achat, essentiellement d’ailleurs sur les classes moyennes », a-t-il avancé. La compétitivité ? C’en est aussi, explique-t-il à Ouest-France le même jour. Même chose pour les baisses d’impôts passées et futures – « Sept milliards et demi sur les ménages pour qu’il y ait un gain de pouvoir d’achat », explique-t-il encore. La suppression de la redevance, c’est du pouvoir d’achat immédiat.

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Le « dividende salarié », ce mécanisme contraignant les entreprises qui versent des dividendes à mettre en place intéressement ou participation pour les salariés, c’est du pouvoir d’achat pour ceux qui travaillent. Le versement des prestations sociales à la source, itou. L’assouplissement de la fiscalité sur les successions, c’en est encore, défend son entourage. L’objectif du plein-emploi en 2027, plus que jamais. Le travail, enfin, c’est « la meilleure réponse au pouvoir d’achat », comme il l’a encore répété à Ouest-France, qui en a fait son titre. L’expression qu’il avait à peine prononcée dans sa conférence de presse de la mi-mars est désormais omniprésente dans ses interventions. La notion de pouvoir d’achat étant par nature diffuse, et mal définie par les économistes, elle peut devenir l’objectif de politiques publiques très variées.

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