Présidentielle 2022 : dans le sud de la France, Eric Zemmour lance sa campagne sans le dire – Le Monde

Eric Zemmour lors d’un meeting au palais des Congrès de Nice, le 18 septembre 2021.

« La présidentielle ! N’éludons pas le sujet… » Et pourtant, Eric Zemmour joue, encore et toujours, un double jeu. Sur l’estrade du palais des Congrès de Nice, samedi 18 septembre, il prévient 1 200 supporteurs enflammés qu’il ne se déclarera pas candidat ce soir-là. A quoi bon ? Tout est là, devant leurs yeux. L’ex-vedette de CNews vient d’entrer, avec une heure de retard, suivi par un essaim de caméras et de lumières digne d’un champion de parti politique. Il a remonté une haie d’honneur formée par ses militants, au milieu d’énergiques « Zemmour président ! », lancés par des chauffeurs de salle stratégiquement placés.

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Quelques instants avant, l’essayiste radical avait remercié, en coulisses, les membres de l’association Les Amis d’Eric Zemmour et les jeunes de Génération Z. Ses sympathisants se promènent avec son livre sous le bras, vendu à 500 exemplaires en une soirée, ou des autocollants « Je vote Zemmour en 2022 ». Le meeting niçois, au coût de 9 980 euros selon son équipe, fait monter d’un cran cette campagne qui ne dit pas son nom, après une première étape à Toulon, la veille, lors d’une « conférence » aux airs de rencontre littéraire.

Une militante tient le livre d’Eric Zemmour pendant le meeting au palais des Congrès de Nice, le 18 septembre 2021.

« J’ai toujours fait de la politique », s’est justifié le polémiste durant deux jours, en se tapissant dans un clair-obscur qu’il nomme « lien intime » entre journalisme, politique et littérature. Une position indéfinie dont il profite pour se placer en surplomb des journalistes, qu’il prend à partie à longueur de discours, et de ses concurrents dont il cherche à se distinguer. « Tous pareils ! Les journalistes sont comme les politiques, ils ont leurs éléments de langage », a-t-il raillé à Nice, sous les rires.

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Son premier cercle assume de s’inspirer de campagnes présidentielles. « On va disrupter tout ce bordel ! s’embrase Olivier Ubeda, euphorique, communicant ayant travaillé pour les meetings de Nicolas Sarkozy en 2007 et embauché par Eric Zemmour pour 500 euros bruts de l’heure. Cet engouement, cette horde, tout ça, je n’ai pas vu ça depuis Sarko ! » L’entourage se réfère aussi à la campagne d’Emmanuel Macron : déclaration tardive, récit d’un appel de la base, solutions tirées d’« un diagnostic »… Même si, au final, Donald Trump apparaît comme le véritable inspirateur de Zemmour, enclin à moquer « Biden, le héros des journalistes ».

Quelque 1 200 supporteurs sont venus assister au meeting d’Eric Zemmour au palais des Congrès de Nice, le 18 septembre 2021.

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