Près de Nantes, une policière municipale poignardée par un homme oscillant entre schizophrénie et radicalisation – Le Monde

Des officiers du GIGN tentent de retrouver l’homme qui a poignardé une policière, à La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique), le 28 mai 2021.

En quelques minutes, vendredi 28 mai, la paisible commune de La Chapelle-sur-Erdre (Loire-Atlantique), située à trois kilomètres au nord de Nantes, a basculé dans un état de sidération totale.

Il était 10 h 20 lorsque Ndiaga Dieye, 39 ans, a poussé la porte du bâtiment abritant la police municipale de la commune. « Il a indiqué venir régler un problème de véhicule », rapporte Pierre Sennès, le procureur de la République de Nantes. Une policière municipale, âgée de 46 ans, a accueilli l’intéressé. L’homme a aussitôt brandi un couteau, s’est jeté sur elle et l’a poignardée à plusieurs reprises, la blessant à la main et aux jambes. Profitant du fait que la victime était au sol, il lui a arraché son arme de service, un revolver 38SP. Alertés par les cris de leur collègue, deux agents administratifs, qui se trouvaient à l’étage, ont tenté de raisonner l’assaillant, qui les a menacés en retour. A l’extérieur, l’agresseur a croisé la route d’un autre policier municipal et lui a porté un coup de couteau ; une chance : la lame s’est brisée net en s’écrasant contre le gilet pare-balles de l’agent.

L’homme est reparti « comme un fou, au volant d’une Golf grise », selon un témoin, qui lâche : « il a même failli me renverser ». Quelques mètres plus loin, la voiture a heurté un terre-plein. Pneu crevé, Golf immobilisée : le fuyard a alors trouvé refuge chez une jeune femme, qu’il a séquestrée pendant plus de deux heures. Depuis le balcon de ce logement donnant sur l’enceinte de la brigade de gendarmerie, il a ouvert le feu en direction de militaires, sans faire de blessé. Puis il a quitté l’appartement, enjambé le mur de la résidence pour atterrir dans un champ jouxtant la brigade.

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L’épilogue a été filmé par l’hélicoptère de la gendarmerie : « l’individu activement recherché a mis en joue des militaires et tiré au moins trois coups de feu », rapporte M. Sennès. Une balle a frappé un gendarme au genou, une autre a touché le coude d’un deuxième. L’un des blessés a également vu une balle se loger dans son gilet pare-balles. « Contraintes de riposter », les forces de l’ordre ont atteint l’agresseur à l’abdomen ; il a succombé à ses blessures quelques instants après.

Outre la nature de l’affaire – il s’agit d’une nouvelle attaque commise à l’encontre des forces de l’ordre –, le profil de l’assaillant, rapidement révélé, a donné une dimension politique au dossier, suscitant la réaction d’élus de tout bord.

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