Près 35 000 cas et 725 décès, dont 86 en 24 heures : où en est l’épidémie de coronavirus ? – Sud Ouest

Depuis son apparition en décembre dans la ville de Wuhan en Chine, le nouveau coronavirus venu de Chine continue de se propager. Si la très grande majorité des cas ont été signalés en Chine, y compris dans les régions autonomes de Macao et de Hong Kong, plus de 330 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires, dont cinq nouveaus cas en France (sans signe de gravité)

Le point sur l’étendue de l’épidémie, déclarée « urgence de santé mondiale » par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), et dont 82% des cas répertoriés sont considérés comme mineurs, 15% graves et 3% « critiques », moins de 2% des cas s’avérant mortels.

Près de 35 000 cas et plus de 720 morts

Avec 86 décès supplémentaires en 24 heures, le plus fort bilan quotidien à ce jour, selon les autorités sanitaires, le bilan humain du coronavirus s’approche désormais de celui du Sras (Syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait tué 774 personnes dans le monde en 2002–2003. 

Ce samedi, le 2019-nCoV, pour lequel il n’existe ni vaccin ni traitement, avait déjà contaminé près de 35 000 personnes et tué 725 patients, dont le docteur Li Wenliang, ophtalmologue de Wuhan qui avait donné l’alerte fin décembre après l’apparition du virus, avant de le contracter lui même. Le décès de ce médecin, d’abord accusé de propager des rumeurs et réprimandé par la police, a suscité la stupeur en Chine, où un vent de colère s’est levé sur les réseaux sociaux, nombre d’utilisateurs accusant les autorités d’avoir voulu cacher les débuts de l’épidémie. 

La mort du docteur Li Wenliang, qui avait alerté sur l'épidémie en décembre, a suscité stupeur et colère.
La mort du docteur Li Wenliang, qui avait alerté sur l’épidémie en décembre, a suscité stupeur et colère.
Crédit photo : LI WENLIANG

L’épidémie continue également de se propager ailleurs. Plus de 320 cas de contamination ont été confirmés dans une trentaine de pays et territoires et deux personnes sont mortes hors de Chine : un homme de 39 ans est mort à Hong Kong après s’être rendu à Wuhan et un touriste chinois originaire de la même ville est décédé aux Philippines.

Cliquez sur l'image pour accéder à la carte de suivi en temps réel de l'épidémie de coronavirus.
Cliquez sur l’image pour accéder à la carte de suivi en temps réel de l’épidémie de coronavirus.
Crédit photo : Capture Gisaid

Au moins un premier mort non Chinois

Le virus a également fait sa première victime non chinoise, un Américain de 60 ans porteur du virus est décédé jeudi dans un hôpital de Wuhan, à l’épicentre de l’actuelle crise sanitaire, selon l’ambassade des Etats-Unis, qui n’a pas fourni davantage de détails.

Un Japonais d’une soixantaine d’années est également mort de pneumonie virale aiguë ans un hôpital de Wuhan, selon le ministère japonais des Affaires étrangères. Les autorités sanitaires chinoises jugent hautement probable que le nouveau coronavirus soit la cause de son décès, même s’il est « difficile d’établir un jugement définitif ».

Plus de 2 300 personnes ont par ailleurs été déclarées guéries à travers le monde. 

Des paquebots bloqués

Interruptions des vols vers la Chine continentale, rapatriement de citoyens… De nombreux pays musclent ces derniers jours leurs mesures restrictives pour enrayer la propagation de l’épidémie.

Symbole de ces mesures : des milliers de voyageurs et membres d’équipage restent consignés sur deux navires de croisière en Asie. Au Japon, quelque 3 700 personnes demeurent cloîtrées dans leurs cabines sur le paquebot Diamond Princess, tandis que le nombre de cas de coronavirus détectés à bord continue d’augmenter, grimpant ce samedi à 64. A Hong Kong, 3 600 personnes subissent un sort similaire sur le World Dream, dont huit anciens passagers ont été testés positifs. Le Japon a interdit à un autre navire de croisière, où un passager est soupçonné d’être contaminé, d’aborder sur l’archipel. 

Le pangolin, animal « réservoir » ?

Côté recherche, alors que la piste d’un coronavirus provenant initialement de chauve-souris semble se confirmer, des scientifiques chinois ont annoncé que le pangolin, un petit mammifère, pourrait être « l’hôte intermédiaire » ayant, le dernier, transmis l’agent infectieux à l’être humain. Une hypothèse qui reste à confirmer. Car si le nouveau virus a fait son apparition en décembre dans un marché de Wuhan, qui malgré son nom de « Marché de fruits de mer », vend nombre d’autres animaux, dont des mammifères sauvages, destinés à être mangés. On ne sait pas si le pangolin en faisait partie.

Le pangolin, petit mammifère en voie de disparition et animal le plus braconné au monde, pourrait être à l'origine de la transmission du virus à l'homme.
Le pangolin, petit mammifère en voie de disparition et animal le plus braconné au monde, pourrait être à l’origine de la transmission du virus à l’homme.
Crédit photo : ROSLAN RAHMAN AFP

Or connaître l’animal qui a transmis le virus à l’homme pourra permettre d’empêcher ce virus de réapparaître, une fois que l’épidémie aura été jugulée. “C’est en interdisant la consommation des civettes et en fermant les fermes d’élevage qu’on avait pu prévenir toute réintroduction” du virus du Sras chez l’humain, rappellait récemment le Pr Fontanet, de l’institut Pasteur.  

Quelles sont les voies de transmission du virus ?

Toujours au chapitre scientifique, selon Benjamin Neuman, expert virologue à la Texas A&M University-Texarkana : « Les gouttelettes et le fait de toucher des surfaces contaminées puis de se frotter les yeux, le nez ou la bouche » sont probablement la principale voie de transmission du virus, sur la base des données actuelles.

Cependant, une autre étude parue vendredi dans la revue Jama indique que la diarrhée pourrait être une voie secondaire de transmission. Mais « nous ne savons pas encore combien de temps ce virus peut survivre en dehors du corps (…) et à quelle échelle de température le 2019-nCoV est sensible », précise Jiayu Liao, bioingénieur à l’Université de Californie. Si cette découverte n’est pas vraiment une surprise pour les scientifiques, la voie fécale pourrait poser davantage de problèmes dans les hôpitaux, qui peuvent devenir des « amplificateurs » d’épidémies, selon David Fisman, épidémiologiste à l’Université de Toronto.

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