Poussières du Sahara en France : quels sont les risques pour la santé ? – Sud Ouest

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Troubles respiratoires

Ce phénomène peut occasionner des irritations et des problèmes respiratoires notamment pour les personnes fragiles. Il se comporte comme un épisode de pic de pollution atmosphérique car l’arrivée de ces poussières a un impact sur la qualité de l’air. Selon une étude parue en 2008 dans la revue Epidemiology, plusieurs particules néfastes pour la santé se trouvent dans ce sable transporté depuis le Sahara. En étudiant ces épisodes poussiéreux, les scientifiques ont détecté la présence de nitrate, de sulfate, de cadmium, de phosphore, de l’ammonium, de fer, d’aluminium, de carbone ou encore de sodium. L’étude ajoute que lors de ces épisodes, le nombre de décès augmente de 8,4 %, sans toutefois conclure que la composition chimique de l’air en est directement responsable.

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Problèmes oculaires

Une autre étude publiée le 12 mars 2008 dans la revue Environmental Geochemistry and Health, montre que les brumes de sable sont associées à une augmentation des cas d’asthme et à des problèmes oculaires comme des conjonctivites. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) confirme que « des études épidémiologiques ont mis en évidence un risque accru de mortalité cardiovasculaire due à des problèmes respiratoires, ainsi que d’asthme chez l’enfant ».

Polluants transportés

D’autres études montrent que les particules de poussière peuvent entraîner avec elles « tout un tas de polluants et d’agents pathogènes qu’elles croisent en chemin », selon Thomas Bourdrel, radiologue et membre du collectif Air Santé Climat, interrogé par “Le Monde”. Des pollens, des bactéries, des virus, ainsi que des composés chimiques potentiellement dangereux comme des métaux lourds ou des pesticides peuvent ainsi être transportés dans ces poussières. Dans un article coécrit pour la revue European Respiratory, Thomas Bourdrel a notamment démontré le lien entre pollution de l’air et Covid-19.

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Effet sur les naissances

Une étude publiée en 2019 dans la revue Occupational and Environmental Medicine et menée en Guadeloupe, a mis en évidence que l’exposition à ces poussières du Sahara pendant la grossesse multipliait par trois le risque de naissance prématurée. Dans les régions régulièrement exposées les effets sur les naissances sont mêmes plus inquiétants.

Dans une récente étude publiée le 20 juin 2020 dans la revue Nature Sustainability, les chercheurs ont établi un lien étroit entre la quantité de poussière présente dans l’air et la survie des nouveau-nés, en observant les données du continent africain au cours des quinze dernières années. En Afrique de l’Ouest, si la concentration de poussière augmente de 25 % dans l’air (dix microgrammes de poussière de plus dans chaque mètre cube d’air) la chance de survie du nouveau-né est réduite de 18 %.

Poussières précieuses pour le climat

Si les concentrations retrouvées en France et en Europe n’égalent pas celles observées en Afrique de l’Ouest, il est tout de même déconseillé de faire du sport en plein air lors de ces épisodes de poussières, notamment dans les métropoles. Selon le Centre de prévision de la poussière atmosphérique de Barcelone, qui supervise avec des supercalculateurs la survenue de tempêtes de sable et de poussière en Afrique du Nord, au Moyen-Orient et en Europe, le réchauffement climatique pourrait encore augmenter la fréquence et l’intensité de ces phénomènes.

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