Poursuites, inéligibilité, prison… que risque Donald Trump dans l’affaire de l’assaut du Capitole? – BFMTV
Une commission parlementaire a recommandé des poursuites pénales contre Donald Trump pour son influence lors de l’assaut du Capitole en 2021. La suite de l’affaire est dans les mains du ministère de la justice.
“Je suis convaincu que le ministère de la Justice inculpera l’ancien président Trump”, a déclaré sur CNN Bennie Thompson, le chef de la commission parlementaire qui a enquêté sur l’implication de Donald Trump lors de l’assaut du Capitole en janvier 2021.
Cette dernière – composée de sept démocrates et deux républicains – a recommandé lundi, à l’unanimité, que des poursuites pénales soient lancées contre l’ex-président Donald Trump pour appel à l’insurrection, complot à l’encontre de l’État américain, entrave à une procédure officielle (de certification d’un scrutin présidentiel) et fausses déclarations.
Le 6 janvier 2021, des partisans de Donald Trump, affirmant – à tort – comme lui que la présidentielle de 2020 lui avait été “volée” par Joe Biden, avaient violemment attaqué le siège du Congrès à Washington pour stopper la certification des résultats, faisant trembler la démocratie américaine.
Des peines de prison encourues en cas de poursuites
Les motifs, cités par la commission parlementaire, peuvent entraîner des peines de prison et l’interdiction d’assumer toute fonction publique de l’autre côté de l’Atlantique.
Mais le vote de la commission est largement symbolique, car ses membres ne peuvent pas inculper eux-mêmes l’ex-magnat de l’immobilier.
Aux États-Unis, seul le procureur général a le pouvoir d’inculper l’ancien président. Cet appel non contraignant pour la justice n’en est pas moins historique, parce qu’il vise un ancien chef d’État.
Dans les prochaines semaines, ce sera donc au ministère de la Justice, qui a nommé un procureur spécial, Jack Smith, pour enquêter de façon indépendante sur Donald Trump, de décider s’il le poursuit ou non.
Toutefois, Bennie Thompson s’est dit convaincu de l’inculpation de Donald Trump car la commission dispose de preuves “claires” qui seront publiées en intégralité mercredi dans un rapport final.
Donald Trump est “inapte”
Même s’il est peu probable que des poursuites pénales soient réellement engagées, et encore moins que des peines de prison soient prononcées du fait du statut d’ex-président, les membres de la commission ont plaidé pour une justice équitable entre tous les citoyens.
“Personne, y compris un ancien président, n’est au-dessus de la loi”, a affirmé Bennie Thompson ce lundi.
C’est ce qu’a développé la numéro deux de la commission, la républicaine Liz Cheney, bête noire de Donald Trump, qui a jugé que ses actes avaient montré qu’il était “inapte” à occuper de nouvelles fonctions publiques. La commission parlementaire a donc estimé que le républicain ne pouvait plus être éligible lors d’élections.
Or, l’ancien président a récemment annoncé qu’il se relançait dans la course à la Maison Blanche pour 2024.
Ce lundi soir, Donald Trump a dénoncé des “poursuites bidon” dans ce qu’il dénonce comme une manoeuvre cherchant à empêcher sa candidature pour 2024.
D’autres “menaces” planent
Donald Trump est aussi accusé d’avoir fait pression sur son vice-président Mike Pence et sur des responsables électoraux, en particulier dans l’Arizona et en Géorgie, pour essayer d’invalider la présidentielle.
L’enquête ouverte dans l’État du sud-est du pays reste est la plus inquiétante pour l’homme de 76 ans, selon des spécialistes.
Alors qu’il dénonçait des fraudes électorales juste après sa très courte défaite en 2020 en Géorgie, Donald Trump avait demandé au secrétaire d’État de Géorgie, Brad Raffensperger, de “trouver” 12.000 bulletins en sa faveur pour renverser l’issue du scrutin. Sa demande téléphonique avait été enregistrée et rendue publique.
“L’inculper est une affaire vraiment majeure. Et je ne sais pas si ça va arriver mais, selon moi, la Géorgie a toujours constitué la plus grande menace pour lui”, avait jugé en août dernier David French, un analyste politique conservateur.
Jusqu’à présent, Donald Trump a toujours clamé son innocence dans les affaires le concernant et avait refusé de comparaître le mois dernier devant la commission parlementaire.
