Pourquoi la liste des produits chimiques stockés dans l’usine Lubrizol de Rouen est inexploitable – Le Monde

Selon le décompte effectué par « Le Monde », six substances stockées sur le site Seveso sont potentiellement cancérogènes, mais on ignore si elles ont toutes brûlé.

Par , , et Publié aujourd’hui à 10h41, mis à jour à 12h03

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Vue aérienne du site de l’usine Lubrizol prise par le service départemental d’incendie et de secours (SDIS), le  27 septembre.

A chaque jour sa conférence de presse à la préfecture de Seine-Maritime depuis que le premier ministre a décrété une « transparence totale » sur l’incendie qui a ravagé l’usine Lubrizol de Rouen dans la nuit du 26 septembre. Le directeur général de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris), Raymond Cointe, était à son tour invité, mercredi 2 octobre, à s’exprimer sur les nouveaux résultats d’analyse, en l’occurrence les dioxines, des polluants particulièrement toxiques.

« Ce qu’on peut dire de ces résultats, c’est qu’il est possible que l’incendie ait conduit à l’émission de dioxines. Beaucoup d’incendies conduisent à l’émission de dioxines », a indiqué le patron de l’Ineris, précisant que les niveaux étaient « relativement faibles », qu’il ne pensait pas qu’« il faille avoir d’inquiétude particulière », mais qu’« il convient de poursuivre les investigations ».

La publication de ces résultats ne calmera sans doute pas les Rouennais. « Elle ne suffira pas à mettre fin à la spirale de la suspicion, à l’inquiétude qui en découle, à la colère de la population », a résumé mercredi le président de la région Normandie, Hervé Morin. La veille au soir, la liste des centaines de produits chimiques entreposés dans l’usine Lubrizol, dont plus de 5 000 tonnes sont parties en fumée, avait été mise en ligne sur le site de la préfecture de Seine-Maritime. Mais sa publication pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.

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  • Que contiennent ces listes ? 

D’abord, un long « tableau exploitant » indique toutes les substances « impliquées dans l’incendie » (elles n’ont pas toutes brûlé, selon la préfecture) ainsi que les quantités et leur emplacement de stockage dans l’entrepôt A5. Elles sont listées par code – et non par leur nom commercial, ce qui complique leur identification. Un onglet renseigne sur les mentions dites de « danger » destinées aux utilisateurs des produits. Ces indications obligatoires sont conformes au « règlement relatif à la classification, à l’étiquetage et à l’emballage », dit « classification CLP », dans le jargon des initiés. Ainsi, l’avertissement « Peut provoquer somnolence ou vertige » est codé « H336 », « Peut induire des anomalies génétiques » : « H340 », ou encore « Peut provoquer le cancer » : « H350 ».

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