Pourquoi la diffusion du film de Netflix sur les Panama Papers a été menacée
Dévoilé sur Netflix vendredi 18 octobre, The Laundromat : L’Affaire des Panama Papers aurait pu connaître un sort différent. Quelques jours à peine avant sa diffusion, un cabinet d’avocat a effectivement porté plainte contre le service de streaming américain pour exiger que celui-ci retire le film. Un peu trop tard.
Le film est disponible sur Netflix
Pour le cabinet d’avocat Mossack Fonseca, le film diffusé sur Netflix est en mesure d’entacher la réputation de leur entreprise, ce qui justifierait une plainte pour diffamation. Mais pour comprendre cette plainte, il faut se pencher un peu plus sur le sujet du long métrage. Dans celui-ci, les deux avocats du nom expliquent face caméra les montages financiers qu’ils mettent en place pour que leurs clients deviennent encore plus riches.
Sauf que les personnages n’ont pas plu du tout aux deux fondateurs du cabinet, autrement nommés Jürgen Mossack et Ramón Fonseca. Selon eux, le film de Netflix les dépeint comme des « avocats sans scrupules et impitoyables, impliqués dans le blanchiment d’argent, l’évasion fiscale, la corruption et/ou toute autre conduite criminelle ». Pour eux, ils sont donc mis en scène comme étant les « méchants » du film, une position qu’ils réfutent.
D’autre part, les deux avocats seront jugés pour leurs implications dans l’affaire des Panama Papers en 2020 au tribunal du Panama et ils craignent que le film de Netflix n’influence les décisions finales. Ils font également l’objet d’une enquête du FBI aux États-Unis.
Néanmoins, la demande d’injonction déposée mardi dernier à la cour fédérale de l’État du Connecticut aux États-Unis n’a pas été acceptée par la juge Janet Bond Asterton. Pour elle, le tribunal en question n’est pas en mesure de juger une telle affaire, si bien qu’elle a renvoyé le dossier vers la cour de la Californie.
En ce sens, le long-métrage de Netflix est actuellement disponible sur la plateforme de streaming. Au casting, Meryl Streep, Gary Oldman et Antonio Banderas.
Pour rappel, l’affaire des Panama Papers a démarré avec la fuite de plus de 11 000 documents confidentiels portant sur les paradis fiscaux mis en place pour le compte de personnalités publiques, de sportifs, de politiciens et de milliardaires. Les documents ont fait l’objet d’une large étude conjointe réalisée par le Consortium International des journalistes d’investigation.