
Pourquoi Emmanuel Macron a choisi Marseille pour son premier grand meeting – BFMTV

A bien des égards, la cité phocéenne est capitale pour le président de la République, d’un point de vue politique mais aussi symbolique.
L’agenda se dévoile peu à peu. Alors qu’Emmanuel Macron est contraint de retarder l’officialisation de sa candidature en raison de la situation internationale, l’entourage du président de la République a indiqué qu’un premier grand meeting de campagne devrait avoir lieu le 5 mars prochain à Marseille, au lendemain de la date-butoir du dépôt des 500 parrainages auprès du Conseil constitutionnel.
“Il y a un accord de principe, on attend de caler les choses de manière définitive avec les hommes du président”, confirme à notre antenne Saïd Ahamada, député LaREM des Bouches-du-Rhône.
Ville symbolique
Le choix de Marseille pour ce premier rendez-vous de campagne est tout sauf un hasard. Ville de coeur du président sortant, elle avait été le théâtre en 2016 de sa première sortie en tant que candidat officiel à la présidentielle. Il y avait alors lancé sa “grande marche.” En 2017, il y avait déjà tenu un meeting dans lequel il marquait son opposition au Rassemblement national.
“Quand je regarde Marseille, je vois une ville française, façonnée par deux mille ans d’histoire, d’immigration, d’Europe. Je vois des Arméniens, des Comoriens, des Italiens, des Algériens, des Marocains, des Tunisiens, je vois des Maliens, des Sénégalais, des Ivoiriens. Et tant d’autres que je n’ai pas cités. Mais je vois quoi? Des Marseillais! Je vois quoi? Je vois des Français!”, avait-il lancé.
D’un point de vue politique, le choix est également réfléchi. La région, traditionnellement de droite, est un symbole important pour LaREM puisque ces derniers mois, plusieurs barons locaux tels que le maire de Nice, Christian Estrosi, ou encore celui de Toulon, Hubert Falco, ont rejoint les rangs du parti présidentiel.
Selon nos informations, le meeting du 5 mars prochain pourrait également être l’occasion pour Renaud Muselier, président du conseil régional de Provence-Alpes-Côte-d’Azur, d’officialiser son ralliement. L’événement devrait se tenir au parc Chanot, voisin du stade Vélodrome, un parc des expositions modulable qui permet d’accueillir plusieurs dizaines de milliers de personnes.
“Marseille en grand”
Au cours de ces cinq années de mandat, Marseille est également devenue une sorte de laboratoire de la politique menée par Emmanuel Macron. Mi-2021, le projet “Marseille en grand” avait été lancé. Il prévoyait la rénovation des écoles de la ville, des travaux dans les quartiers Nord, minés par le trafic de drogue, ou encore un plan mobilité afin de renforcer le réseau de transports.
Quelques semaines plus tard, Emmanuel Macron s’était rendu sur place afin de vérifier si sa politique portait ses fruits ou non.
“La réponse ne se fera pas en un jour, il n’y a pas de recette cachée, de formule magique”, avait-il dit lors d’un discours tenu en septembre au sein de la cité phocéenne.
“Ce qui a échoué c’est sans doute qu’on avait estimé que les difficultés étaient concentrées. Celles de la pauvreté, de l’exclusion, les difficultés pesant sur nos concitoyens, et celles et ceux qui arrivent sur notre sol. La réponse est forcément multiple”, avait-il dit. Courant octobre, à l’aune d’un point d’étape avec le président de la République, les élus locaux s’étaient dits satisfaits de ce grand plan pour la ville.
Message à Éric Zemmour
Pour le député Saïd Ahamada, le choix de la ville de Marseille est également un message lancé à l’adresse de l’extrême droite.
“C’est un symbole extrêmement fort, que j’applaudis des deux mains, d’anti-Zemmour par excellence. On a un candidat qui appelle à des heures passées de la France qui serait toute blanche. Sauf que notre pays est une histoire d’immigration. Marseille est la somme de ces diasporas et c’est ça qu’il faut aujourd’hui revendiquer. Être Français c’est regarder dans la même direction”, martèle l’élu.