Pour Trump, les Kurdes du PKK sont «une plus grande menace terroriste» que Daech – Le Parisien
Est-ce une façon de s’attirer les bonnes grâces de Recep Tayip Erdogan avant la rencontre entre le président turc et le vice-président des Etats-Unis Mike Pence? Défendant une nouvelle fois sa décision de retirer les troupes américaines du nord de la Syrie, un retrait immédiatement suivi par une offensive menée par la Turquie contre les Kurde s, Donald Trump a estimé mercredi que le Parti des travailleurs du Kurdistan, le PKK, était « probablement » une plus grande « menace terroriste » que le groupe Etat islamique (EI).
« Le PKK, qui fait partie des Kurdes, comme vous le savez, est probablement pire en termes de terrorisme et une plus grande menace terroriste en bien des aspects que l’EI », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à la Maison-Blanche. L’offensive de la Turquie cible la milice kurde des Unités de protection du peuple (YPG), soutenue par les pays occidentaux mais considérée par Ankara comme la branche syrienne du PKK, qui mène une guérilla sanglante contre la Turquie depuis des décennies.
Plus tôt dans la journée, il avait déjà déclaré que les Kurdes n’étaient « pas des anges ». « Ils se sont battus avec nous, nous avons payé beaucoup d’argent pour qu’ils se battent avec nous et c’est OK », avait ajouté Donald Trump.
Trump défend un choix « brillant »
Revendiquant haut et fort son choix de retirer les troupes américaines – « C’est brillant d’un point de vue stratégique », a-t-il souligné -, Donald Trump a assuré qu’il n’avait en rien donné à son homologue turc Recep Tayyip Erdogan son accord pour une offensive militaire, comme le lui reprochent de nombreux critiques au sein même de son camp. « Je ne lui ai pas donné de feu vert. Quand vous dites ça, c’est très trompeur », a-t-il affirmé. « C’était l’inverse d’un feu vert. D’abord, nous n’avions quasiment pas de soldats là-bas. Ils étaient partis pour la plupart. »
Pour le président américain, il est hors de question que Washington ne « s’implique dans une guerre entre la Turquie et la Syrie » : « Nous avons une situation dans laquelle la Turquie prend des territoires à la Syrie. La Syrie n’est pas contente. Laissons-les trouver une solution. »
Des déclarations pour le moins étonnantes quelques heures seulement avant le départ de Mike Pence pour Ankara. En début de semaine, le vice-président a expliqué qu’il se rendrait sur place pour demander à la Turquie de « mettre fin à l’invasion » en Syrie et de décréter un « cessez-le-feu immédiat ». Une option rejetée par Erdogan qui exclut toute trêve.
Pour Trump, d’autres puissances doivent prendre le relais des Etats-Unis dans la lutte contre Daech. « Il y a beaucoup de pays là-bas qui détestent le groupe Etat islamique autant que nous, parfois plus », a-t-il martelé. « La Syrie peut avoir l’aide de la Russie, ce n’est pas un problème. Il y a beaucoup de sable là-bas, il y a beaucoup de sable avec lequel ils peuvent s’amuser », a-t-il ironisé.