Pour Emmanuel Macron, l’Otan est en état de «mort cérébrale» – Le Parisien

L’entretien a eu lieu le 21 octobre, dans les salons de l’Elysée. Emmanuel Macron s’est exprimé en longueur auprès de journalistes de l’hebdomadaire britannique The Economist, qui publie ce jeudi un article fleuve incluant ses propos.

Les sujets abordés avec le président français sont essentiellement d’ordre international et diplomatique. Interrogé sur l’Europe, Emmanuel Macron répond que « si elle ne se considère pas comme une puissance mondiale, [elle] disparaîtra ».

Macron veut réformer l’UE avant de l’élargir

Le chef de l’Etat, qui a terminé ce jeudi un voyage en Chine, s’est aussi désolé de « se retrouver pour la première fois avec un président américain qui ne partage pas notre idée du projet européen », pointant la « fragilité extraordinaire de l’Europe ».

Concernant un éventuel élargissement de l’Union européenne (UE) à d’autres pays, Emmanuel Macron indique une nouvelle fois qu’il est « absurde » de l’imaginer si l’UE ne se réforme pas d’abord. Le cas échéant, il se dit « prêt à ouvrir des négociations », notamment avec l’Albanie.

Quant à la règle européenne de ne pas dépasser 3 % du PIB pour le déficit public, il s’agit d’un « débat d’un autre siècle », estime le président français, qui prône « plus d’expansionnisme » et « plus d’investissement ».

Le chef de l’Etat s’est également exprimé sur l’Otan. L’organisation militaire est régulièrement décriée pour son manque d’efficacité, au point d’être décrite par Emmanuel Macron comme étant en état de « mort cérébrale ». La présence de la Turquie dans cette organisation est souvent critiquée, notamment depuis l’offensive turque contre les Kurdes en Syrie lancée le 10 octobre. « Vous n’avez aucune coordination en matière de prise de décision stratégique entre les États-Unis et leurs alliés de l’Otan », a regretté le chef de l’Etat.

Il se défend de toute « naïveté » vis-à-vis de la Russie

À propos de la Russie, le président français a défendu sa volonté de « rapprochement » avec le pays présidé par Vladimir Poutine. « Mon idée n’est pas du tout naïve » assure-t-il cependant, alors que certains pays baltes ou d’Europe centrale avaient fait part de leurs inquiétudes.

Un des conseillers d’Emmanuel Macron, cité par le magazine anglais, conclut l’article en qualifiant le chef de l’Etat de « réaliste et pragmatique ». « Il s’expose en prenant des risques. Mais c’est comme ça. C’est comme ça qu’il est devenu président », argue ce proche du chef de l’Etat.

« J’essaie de comprendre le monde tel qu’il est, je ne fais la morale à personne. Je peux me tromper », indique enfin de son côté le président français à The Economist, qui fait remarquer que le « ton » d’Emmanuel Macron « laisse penser qu’il n’y croit pas une seconde ».

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *