Possible assouplissement du confinement : quels scénarios pour les prochaines semaines ? – LCI

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MESURES SANITAIRES – La diffusion du virus semble marquer le pas en France en cette troisième semaine de confinement. L’exécutif planche dès lors sur les scénarios de l’après 1er décembre. Alors qu’une prise de parole d’Emmanuel Macron est attendue la semaine prochaine, l’hypothèse d’un confinement assoupli se dessine, au détriment d’un déconfinement.

“Nous ne sommes pas du tout au déconfinement, nous en sommes même loin.” Ce message en forme d’avertissement, prononcé à l’issue du conseil de défense du mercredi 18 novembre par le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal, a le mérite de clarifier un peu les choses. Alors que le gouvernement planche activement sur les scénarios des prochaines semaines, notamment à partir du 1er décembre, l’exécutif semble avoir d’ores et déjà écarté une hypothèse : celle d’un déconfinement progressif et rapide avant Noël, sur le modèle de celui du printemps dernier. “Un allégement des règles, ce n’est pas un déconfinement.  C’est une adaptation des règles”, a renchéri une source gouvernementale mercredi.

Alors qu’Emmanuel Macron doit prendre la parole la semaine prochaine, avant le 1er décembre – il s’agira de sa huitième allocution en huit mois sur le Covid-19 -, Jean Castex s’est déjà chargé d’annoncer un peu la couleur mardi soir, lors de son audition par la commission d’enquête sur la pandémie. “Mieux la phase actuelle de confinement produira ses effets d’un point de vue sanitaire, plus nous pourrons évoluer et passer à une phase suivante”, a indiqué le Premier ministre. Mais cette phase “ne sera pas le retour à l’anté-confinement”, a-t-il prévenu. 

“Il y aura des dispositions de freinage qui sont en cours de calage”, a poursuivi Jean Castex, esquissant l’hypothèse d’un confinement sous une forme allégée. Des dispositions “qui perdureront” car l’amélioration de situation n’est pas suffisante, pour l’heure, pour passer à une phase de déconfinement. Le dispositif pourrait s’accompagner de clauses de revoyure de 15 jours, comme c’est le cas actuellement. 

Assouplissement par paliers

Reconnaissant que le gouvernement avait “peut-être déconfiné un peu trop vite” au printemps dernier, le chef du gouvernement a esquissé une sortie “progressive” des restrictions actuelles. 

Le régime de l’état d’urgence en vigueur jusqu’au 16 février offre à l’exécutif une panoplie de mesures lui permettant de limiter les rassemblements, la circulation des personnes, ou d’instaurer des couvre-feux sur tout ou partie du territoire. L’évolution du dispositif sera au cœur d’une réunion entre Matignon et les principaux chef des partis, puis avec les partenaires sociaux, vendredi après-midi, préalables à la prise de parole du chef de l’Etat. 

En l’état, selon nos informations, l’exécutif, qui attend un avis du Conseil scientifique sur le sujet en fin de semaine, envisage plusieurs paliers d’assouplissement. Le premier concernera la possible réouverture des commerces au 1er décembre, voire un peu avant, objet actuellement de discussions entre Bruno Le Maire et les représentants des professionnels, qui devront définir ensemble un nouveau protocole sanitaire. A ce titre, le ministre de l’Economie a appelé mercredi les acteurs de la grande distribution et du commerce en ligne à décaler la date de l’opération promotionnelle du “black friday”, prévue le 27 novembre. “Autour du 1er décembre, des décisions pourront être prises si la situation sanitaire continue de s’améliore dans les mêmes proportions”, a confirmé jeudi Gabriel Attal. “Nous avons travaillé sur un protocole sanitaire que nous soumettrons au Premier ministre vendredi”, a précisé Bruno Le Maire. “Le Premier ministre et le président de la République décideront du jour de réouverture.”

Les restrictions de déplacement maintenues

A plus long terme, le retour du régime des couvre-feux, mis en place avant le reconfinement du territoire, apparaît comme un scénario possible, corollaire d’un assouplissement des restrictions de déplacement. Emmanuel Macron devrait apporter notamment un éclaircissement s’agissant des fêtes de Noël, qui pourraient constituer une sorte de parenthèse dans cette phase de restrictions sanitaires. Mais l’heure n’est manifestement pas à la levée durable des dérogations pour pouvoir se déplacer. Les attestations de déplacements pourraient être revues à la marge. Les circulations et les rassemblements continueront à être réglementés dans les prochaines semaines, au moins jusqu’aux vacances de Noël. 

Si aucune date n’est en revanche actée pour les cafés, bars et restaurants, l’enjeu pour l’exécutif sera de leur donner début décembre “une visibilité” pour les semaines à venir, avec la possibilité que leur réouverture n’intervienne pas avant début 2021. Théâtres, cinémas et salles de spectacles attendent aussi des directives, avec un possible retour des jauges pour permettre un retour limité du public. L’éventuelle réouverture des stations de ski, pas actée, fait également l’objet de discussions. 

Une nouvelle donne : les vaccins

L’annonce par plusieurs laboratoires d’avancées décisives en matière de vaccination contre le coronavirus constitue une nouvelle donne à intégrer dans ces scénarios d’assouplissement. En clair, l’exécutif espère coupler le retour à la vie normale avec la vaccination progressive des populations, à commencer les publics les plus vulnérables, courant 2021.

“Nous nous mettons en état, compte tenu des perspectives qui se dessinent, d’être en état de vacciner la population française”, a indiqué Jean Castex mardi soir. “Avec la nécessité de savoir qui nous allons vacciner, qui les autorités scientifiques recommanderont de vacciner, et sur les aspects logistiques nécessaires et auxquels nous nous préparons.” A ce titre, le chef du gouvernement a indiqué qu’il faudrait, dans la phase suivante, “augmenter les politiques de dépistage”, ce qui supposera “une lourde opération logistique”.

Pour réussir la phase très délicate de la vaccination, l’exécutif devra trancher plusieurs options cruciales : décider si la vaccination sera obligatoire ou non, définir quelles seront les populations vulnérables – entre 17 et 22 millions de Français selon les estimations -, ou encore déterminer les lieux de vaccination, avec ou sans ordonnance. Sous réserve, bien sûr, que les autorités sanitaires aient eu accès au préalable aux données scientifiques des candidats-vaccins et déterminé lesquels seraient retenu pour la population. Pour gérer cet épineux dossier, l’exécutif envisage de nommer un “Monsieur Vaccin”, personnalité extérieure au gouvernement, et “impartiale”, indique à LCI la source gouvernementale, selon le modèle du “Monsieur Déconfinement” attribué à Jean Castex au printemps dernier. 

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Un autre facteur, météorologique cette fois, est également scruté par l’exécutif et pourrait avoir une incidence sur les décisions à venir. Le retour du froid hivernal fait craindre aux autorités une résurgence subite du virus, avec le risque d’une troisième vague qu’il souhaite éviter par-dessus tout. 

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