Port du masque en extérieur : les Franciliens réticents à se plier de nouveau à l’obligation – Le Parisien

Jean Castex avait prévenu dès ce lundi. « Le port du masque sera étendu notamment en extérieur dans les centres-villes », avait annoncé le Premier ministre. Avant de charger les préfets « d’adopter les dispositions correspondantes en lien avec les maires ». En Île-de-France, les décisions sont tombées mercredi soir dans la plupart des départements. Pour une application dès ce vendredi. Pour quel résultat ?

Dans le Val-d’Oise, le port du masque est désormais obligatoire également dans les communes rurales. À Sagy, on prend les choses « avec philosophie », selon le maire (DVD), Guy Paris. Dès la réception de l’arrêté du préfet, le premier magistrat de ce village (1 100 habitants) du Vexin a d’ailleurs réuni quelques-uns de ses adjoints, pour préparer une lettre d’information distribuée dès le lendemain dans les 500 boîtes aux lettres de la commune.

« Nous avons toujours respecté à la lettre les arrêtés du préfet, explique l’élu. Personnellement, cela ne m’a pas surpris, compte tenu de la propagation du virus. On prend nos responsabilités. Les gens ont pris conscience de l’explosion des chiffres. »

Une amende quand la rue est vide, « ça n’a pas de sens »

De nombreux habitants du centre bourg devaient déjà porter le masque, en raison de la présence d’une école et de deux commerçants. La nouveauté concerne les hameaux. « Fondamentalement, cela ne change pas grand-chose, souffle l’ancien conseiller général. Les gens ont le réflexe de porter le masque. C’est devenu une habitude. Ça fait partie de la vie courante. »

Les moins enthousiastes sont parfois, finalement… les forces de l’ordre. En Seine-Saint-Denis, la perspective de devoir contrôler le port du masque ne réjouit pas vraiment les policiers. D’abord parce que les rangs s’amenuisent aussi chez eux à cause du Covid. Alors, dans les commissariats, on se réorganise, pour pouvoir assurer l’ensemble des missions. Ensuite, parce que la mission elle-même laisse certains agents un peu perplexes. « Tout le monde doit respecter la loi, nous d’autant plus, confient certains policiers du 93. Mais sincèrement, mettre une amende à quelqu’un qui n’a pas son masque alors que la rue est vide, ça n’a pas de sens. »

Un avis que partagent certains habitants des Hauts-de-Seine. « Hormis dans les lieux fréquentés ou lorsqu’on est malade, je ne crois pas que cela soit très efficace », estime Patricia, croisée dans la queue d’un centre de dépistage à Châtillon. Hakim, commerçant dans la ville, est du même avis. « On se contamine surtout à l’intérieur, pourquoi rendre à nouveau le masque obligatoire dans la rue ? Je ne crois pas que ça ralentira la progression du variant. »

« Je continuerai à ne pas le mettre »

Un même sentiment traverse certains promeneurs des bords de Marne, dans le Val-de-Marne. D’autant plus dubitatifs que les joggeurs ne sont pas concernés par l’obligation de se masquer. Ainsi, Theresa, 78 ans, de Saint-Maur-des-Fossés, se dit prête à porter le masque « dans les centres-villes ». « Mais lorsque je me balade toute seule, je continuerai à ne pas le mettre », prévient-elle.

D’autres Val-de-Marnais sont toutefois plus compréhensifs, voire en appellent « à plus de restrictions, comme la fermeture des commerces à certaines heures », à l’image de Véronique, 57 ans, employée… dans un laboratoire de fabrication de tests PCR.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading