Policiers brûlés: le maire de Viry-Châtillon scandalisé par le verdict – Le HuffPost

POLITIQUE – La justice mise, une nouvelle fois, sur le banc des accusés. Depuis qu’il a été prononcé, samedi 17 avril dans la soirée, responsables syndicaux, élus locaux et autres figures politiques se relaient pour dire tout le mal qu’ils pensent du verdict de la cour d’assises des mineurs de Paris dans l’affaire dite des “policiers brûlés” à Viry-Châtillon, dans l’Essonne. Des faits qui remontent à 2016.

Dans le détail, cinq jeunes ont été condamnés en appel à des peines allant de 6 à 18 ans de réclusion pour “tentative de meurtre sur personnes dépositaires de l’autorité publique”, huit autres ont été acquittés. “Un naufrage judiciaire”, pour Thibault de Montbrial, l’avocat de l’une des victimes, “effondrée” selon lui par le déroulé de cette soirée, interrompue quelques instants par une bagarre générale dans le box des accusés comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête de l’article.

Comme lui, le maire de Viry-Châtillon, invité à s’exprimer sur BFMTV ce dimanche 18 avril, n’a pas mâché ses mots sur cette décision qu’il juge “scandaleuse, lamentable.” “On voit jour après jour que notre justice ce n’est pas à deux vitesses, c’est pas de vitesse du tout”, a ainsi regretté Jean-Marie Vilain sur la chaîne d’infos, avant d’ajouter, sur le même ton: “dans combien de temps seront-ils dehors, ces voyous?”

“C’est la porte ouverte à n’importe quelle agression”

“On ne peut pas continuer à laisser cela comme ça. C’est la porte ouverte à n’importe quelle agression”, a encore estimé l’édile centriste, pour qui, avec cette décision, “la justice dit ’finalement, essayer de tuer deux policiers ça mérite entre six et dix-huit ans de prison. C’est scandaleux.”

Au premier procès, huit jeunes avaient été reconnus coupables et condamnés à des peines allant de 10 à 20 ans de prison. Cinq autres avaient été acquittés.

Le parquet général de Paris avait fait appel du verdict alors que les avocats des parties civiles avaient dénoncé des peines “qui ne tiraient pas les conclusions” de la “gravité du crime” commis. La cour n’a pas suivi les réquisitions de l’avocat général qui avait demandé mardi un acquittement et des peines de 12 à 25 ans de réclusion criminelle pour les 12 autres accusés, âgés aujourd’hui de 21 à 26 ans.

Les 13 jeunes, âgés de 16 à 21 ans au moment des faits, étaient accusés d’avoir fait partie de la vingtaine de personnes encagoulées qui, le 8 octobre 2016, avaient pris d’assaut en pleine journée deux voitures de police stationnées à proximité du quartier de la Grande Borne.

“La voyoucratie en sort renforcée, c’est insupportable”

Selon l’enquête, les accusés, membres d’une bande dans cette vaste cité d’habitat social considérée comme l’une des plus sensibles d’Île-de-France, avaient planifié quelques jours auparavant de “niquer des keufs”. En quelques secondes, ils avaient brisé les vitres et jeté des cocktails Molotov dans les habitacles. Dans une première voiture, un adjoint de sécurité de 28 ans et une gardienne de la paix de 39 ans avaient pris feu.

“Ces policiers qui étaient dans les voitures, on leur crache à la figure après les avoir brûlés une première fois”, a dénoncé à la sortie de l’audience Laurent-Franck Lienard, avocat de deux des policiers.

Depuis, plusieurs responsables politiques de droite ou d’extrême droite, élus locaux ou non, ont réagi sur le même ton. “On parle de vraies tentatives d’assassinat et des lésions irréparables pour les victimes! La voyoucratie en sort renforcée, c’est insupportable”, a par exemple écrit le président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) Renaud Muselier ce dimanche 18 avril sur Twitter.

L’eurodéputé du Rassemblement national Gilbert Collard, le maire de Poissy, dans les Yvelines, Karl Olive ou encore le député Les Républicains Robin Réda se sont également exprimés sur le réseau social, en dénonçant tour à tour un “verdict fou”, un “sentiment de laxisme”, ou un “terrible signal.”

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