Plusieurs missiles ont été tirés sur des bases américaines en Irak – Le Monde

La base aérienne d’Aïn al-Assad, à l’ouest de Bagdad, a été attaquée par des missiles dans la nuit du mardi au mercredi 8 janvier.

La base aérienne d’Aïn al-Assad, à l’ouest de Bagdad, a été attaquée par des missiles dans la nuit du mardi au mercredi 8 janvier.

L’Iran a annoncé tôt mercredi 8 janvier avoir tiré « des dizaines de missiles » sur une base en Irak utilisée par des soldats américains en représailles à l’assassinat à Bagdad par Washington du général iranien Qassem Soleimani, promettant des « réponses encore plus dévastatrices » en cas de nouvelle attaque américaine.

De son côté, le Pentagone a indiqué que « plus d’une douzaine de missiles » ont été tirés par l’Iran contre des bases utilisées par l’armée américaine.

« Vers 17 heures 30 [23 heures 30 à Paris] le 7 janvier, l’Iran a tiré plus d’une douzaine de missiles balistiques contre les forces militaires américaines et de la coalition en Irak », a indiqué Jonathan Hoffman, porte-parole du ministère américain de la défense dans un communiqué. « Il est clair que ces missiles ont été tirés depuis l’Iran et visaient au moins deux bases irakiennes hébergeant des militaires américains et membres de la coalition à al-Assad et Erbil », a-t-il précisé.

Le Pentagone procède à une « évaluation préliminaire des dégâts ». « Tandis que nous évaluons la situation et notre réponse, nous prendrons toutes les mesures nécessaires afin de protéger le personnel américain, ses partenaires et alliés dans la région », a ajouté le porte-parole.

Multiplication des menaces

Ces tirs interviennent alors que se terminent à peine les funérailles du général iranien Qassem Soleimani, assassiné vendredi à Bagdad sur ordre du président américain Donald Trump aux côtés de l’Irakien Abou Mehdi al-Mouhandis, leader des paramilitaires pro-Iran désormais intégrés aux forces de sécurité irakiennes.

Depuis, les menaces de ripostes se sont multipliées entre Téhéran et Washington. L’Iran a promis une « riposte militaire », une « dure vengeance » qui frappera « au bon endroit et au bon moment ». De son côté, Donald Trump a averti qu’il y aurait des « représailles majeures » si son ennemi juré faisait « quoi que ce soit », menaçant notamment 52 sites « très importants pour l’Iran et pour la culture iranienne ». Cinquante-deux, c’est le nombre d’Américains qui avaient été retenus en otage pendant plus d’un an à partir de la fin de l’année 1979 à l’ambassade des Etats-Unis à Téhéran.

« Ne menacez jamais la nation iranienne », lui a répondu lundi sur Twitter le président iranien, Hassan Rohani. « Ceux qui font référence au nombre 52 devraient également se souvenir du nombre 290 », a-t-il ajouté dans une référence à la tragédie de l’Airbus du vol 655 d’Iran Air, abattu en juillet 1988 par un navire américain au-dessus du Golfe et ayant coûté la vie à 290 personnes.

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Revendication de Téhéran

Une quinzaine d’attaques à la roquette ont déjà visé des soldats et des diplomates américains en Irak depuis la fin octobre. Aucune n’a été revendiquée mais Washington en a attribué plusieurs aux factions irakiennes pro-Iran.

Cette fois-ci, un peu plus de vingt-quatre heures après un cafouillage des Etats-Unis, leur commandement militaire affirmant se retirer du pays conformément à un appel du Parlement et le Pentagone démentant, c’est Téhéran qui a revendiqué les raids de la nuit de mardi à mercredi.

Ces frappes, survenues en trois vagues, ont été menées avec « des dizaines de missiles », ont annoncé les gardiens de la révolution iraniens, l’armée idéologique de la République islamique cités par la télévision d’Etat iranienne.

Depuis que les Etats-Unis ont assassiné Soleimani, le monde entier redoute une déflagration dont l’impact pourrait toucher au-delà du Moyen-Orient. Plusieurs Etats membres de la coalition ont déjà retiré des soldats, par crainte de nouvelles attaques.

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De nouveaux « bataillons » sous la bannière de l’anti américanisme

Car le raid de vendredi qui a tué Soleimani a ressoudé et même élargi les rangs de « l’axe de la résistance » mené par Téhéran, son allié libanais du Hezbollah et le Hachd irakien. Ralliés sous la bannière de l’anti américanisme, ils ont annoncé mardi soir avoir formé de nouveaux « bataillons ».

« Les Marines américains doivent rentrer dans leurs repaires immédiatement pour préparer leurs cercueils parce queles bataillons de la résistance internationaleont été formés pour leur adresser une réponse sévère et étudiée aux forces américaines terroristes », a annoncé dans la soirée Akram al-Kaabi, chef de Noujaba, l’une des factions pro-Iran les plus radicales du Hachd.

Plus tôt, son numéro deux, Nasser al-Chemmari, avait annoncé « une guerre contre la présence américaine dans tous les endroits de la région que nous pouvons toucher », citant notamment l’ambassade américaine à Bagdad, « un nid d’espions » selon ses mots, déjà attaquée il y a une semaine par des milliers de pro-Iran.

« Les milliers de Marines qui s’y trouvent sont des cibles potentielles », avait-il insisté, alors que la coalition antidjihadistes et l’Otan ont déjà suspendu leurs opérations en Irak pour se consacrer à la protection de leurs troupes.

Le leader chiite Moqtada Sadr a réactivé récemment sa milice qui avait tué des dizaines de soldats américains lors de l’occupation des Etats-Unis à partir de 2003.

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