Plate-forme unique de secours : comment va marcher le 112 ? – Le Parisien

Véritable serpent de mer, le 112 européen fait un premier pas en France. Dès début 2022, ce numéro unique sera expérimenté dans une vaste zone de l’Hexagone, pendant deux ans, pour évaluer la « méthode la plus efficace », a annoncé Emmanuel Macron au congrès des pompiers de France. Plébiscité par ces derniers, le 112 est décrié par certains médecins du Samu. Le Parisien fait le point sur cette mesure qui continue de diviser.

Pourquoi une plateforme unique ? Le projet est dans les tuyaux depuis longtemps et existe déjà chez nos voisins européens. Il permet de regrouper vers un seul numéro, le 112, les appels vers la police, la gendarmerie, les pompiers et le Samu. Et met fin à la cacophonie engendrée par le nombre des numéros d’urgence. Pour les pompiers qui défendent ardemment ce dispositif, c’est l’opportunité d’en finir avec les appels inutiles. Les urgentistes craignent en revanche une saturation de leurs services et une « perte de chance » pour les patients.

Qui sera concerné ? L’expérimentation va concerner « une zone de défense », soit « une grande région », a indiqué Emmanuel Macron à Marseille, sans donner plus de précisions. Les contours ne seraient pas encore définis.

Les vieux numéros vont-ils disparaître ? Non, assure Patrick Hertgen, médecin urgentiste Pompiers et vice-président des Pompiers de France. « On ne va pas les couper, mais l’idée c’est de mieux communiquer sur le dispositif unique ».

Quels services seront dirigés vers le 112 ? Concrètement, ce sont trois formules de plate-forme unique qui vont être testées : l’une où arriveront les appels au 15 (Samu), au 17 (police secours) et au 18 (sapeurs-pompiers), une autre uniquement pour les appels au 15 et au 18 et une troisième regroupant les appels au 15 et aux urgences médicales. Le but, trouver la bonne formule, pour envoyer aux appelants les secours les plus adaptés et le plus vite possible. « Les sapeurs-pompiers de France attendent que cette expérimentation débouche sur la mise en place du 112, numéro européen d’appel d’urgence, comme numéro unique », indiquent-ils dans un communiqué. Ils souhaitent qu’il soit couplé avec le numéro d’accès aux soins non urgents, le 116-117. Ce dernier, appelé « Services d’accès aux soins » (SAS) est en cours de test sur vingt-deux sites, et est plébiscité par les urgentistes. « Le 112 ça a l’air simple, mais c’est simpliste. Le fait que ce soit simpliste ne résout pas les problèmes et ne dit pas comment l’AVC va dans le bon parcours de soins, ni l’appel pour une tentative de suicide », déplore François Braun, président du syndicat Samu Urgences de France. Le SAS c’est un numéro santé, avec un tri qui est fait par un professionnel ».

Qui répondra au téléphone ? Selon des informations de France Bleu Provence, 70 à 80 personnes répondront aux appels sur une plate-forme téléphonique. « On ne sait pas précisément qui répondra. (…) Ce qui est sûr, c’est que nos assistants de régulation médicale n’ont pas les compétences pour répondre pour un feu, ni pour une agression. Le risque, c’est que les opérateurs de cette plate-forme n’aient pas les compétences pour un appel de santé », craint François Braun. « Il va y avoir un mix des personnes associées au numéro, on met des opérateurs des trois services, police, pompiers, Samu. Il y aura deux niveaux de décrochés, une orientation selon le domaine de l’appel, et une priorisation selon l’urgence. Ce sera les mêmes personnes au téléphone que lorsqu’on tape les anciens numéros, mais dans une organisation différente », rassure Patrick Hertgen.

Leave a Reply

Discover more from Ultimatepocket

Subscribe now to keep reading and get access to the full archive.

Continue reading