Piotr Pavlenski : une propriétaire raconte comment l’activiste a squatté sa maison parisienne – Le Parisien

Piotr Pavlenski apprécie les rues pavées de la Mouzaïa. L’activiste russe, au cœur de l’affaire Griveaux, a été accusé d’avoir squatté, avec sa famille, au moins deux villas de ce quartier du XIXe arrondissement de Paris, dans le nord-est de la capitale, à partir de juillet 2017. Piotr Pavlenski, accompagné de sa compagne de l’époque Oksana Chaliguina et de leurs deux filles, s’est installé à Paris en janvier 2017 avant d’obtenir le statut de réfugié politique quatre mois plus tard.

Un matin de juillet 2017, l’héritière d’une maison du quartier de la Mouzaïa, connu comme un coin de campagne à Paris, reçoit un coup de téléphone d’une voisine. Des individus, cartons en mains, ont pris possession des lieux à 2 heures du matin. Il est 11 heures. La propriétaire se précipite depuis les Yvelines, où elle réside, en direction du XIXe arrondissement. Elle a hérité de la maison en 2014 avec sa sœur, après le décès de leur père.

Repérage et doigts d’honneur

Sur place, « une dame blonde » se tient debout derrière la porte vitrée à l’entrée. Il s’agit d’Oksana Chaliguina. La famille Pavlenski s’est apparemment arrogée les lieux. « Les serrures avaient déjà été changées, raconte l’héritière qui préfère conserver l’anonymat. On ne voulait pas intervenir, par peur de prendre, je ne sais pas, un coup de couteau peut-être. »

Après un passage au commissariat, l’Yvelinoise retourne à l’adresse avec plusieurs policiers. Le couple Pavlenski leur présente « une pseudo-facture qu’ils ont dû se faire envoyer 15 jours avant ». Sur place, elle aperçoit également un homme « barbu, type anarchiste, et photographe ». « Ils ont dû faire du repérage, c’était bien rodé », précise-t-elle.

La propriétaire évoque un voisinage « terrorisé » à l’idée de vivre à côté des squatteurs. « Ils nous appelaient pour nous demander d’entamer une procédure d’expulsion. Et puis le couple n’était apparemment pas très poli. La femme faisait même des doigts d’honneur aux voisins, d’après ce que l’on m’a dit », confie-t-elle.

«Cette histoire nous a ruinés»

La justice est saisie par les deux sœurs. Une ordonnance d’expulsion à l’encontre de Piotr Pavlenski et Oksana Chaliguina est prononcée le 9 novembre 2017 par le tribunal d’instance de Paris XIXe. A cette époque, l’activiste et son ex-épouse sont incarcérés dans l’affaire de l’incendie de la façade de la Banque de France.

Pavlenski est aussi condamné à rembourser les frais d’avocat, d’huissier et de serrurier entre autres, mais n’étant pas solvable et ne possédant pas de compte bancaire en France, il n’a jamais versé l’argent dû. « Cette histoire nous a ruinés, d’autant que la succession est bloquée à ce jour pour des histoires de notaire », souffle la propriétaire.

Cette dernière avance même que le couple Pavlenski aurait squatté une seconde habitation, toujours dans le quartier de la Mouzaïa et appartenant à « une personne âgée longuement hospitalisée », peu de temps après leur expulsion.

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