« Petite frappe du clavier », « enfant gâté », « personnage grotesque »… Les parlementaires LREM dégomment… – 20 Minutes

Alexandre Benalla — Christophe Ena/AP/SIPA
  • Alexandre Benalla publie ce jeudi Ce qu’ils ne veulent pas que je dise.
  • L’ancien proche d’Emmanuel Macron critique depuis plusieurs semaines la politique du gouvernement.
  • La majorité s’exaspère des sorties médiatiques de l’ancien chargé de mission à l’Élysée.

« S’ils veulent un responsable de cette affaire, il est devant vous, qu’ils viennent le chercher ». Juillet 2018 à Paris, Emmanuel Macron s’exprime sur la polémique Benalla. Le chef de l’Etat défend son proche collaborateur, alors en pleine tourmente après la diffusion de vidéos le montrant frapper des manifestants le 1er mai.

Autour du président, la majorité, réunie pour un pot de fin de session parlementaire, fait bloc et l’applaudit chaudement. Ces images paraissent bien loin. Aujourd’hui, la majorité s’exaspère des sorties médiatiques de l’ancien chargé de mission à l’Élysée, qui publie ce jeudi Ce qu’ils ne veulent pas que je dise.

Benalla critique la politique du gouvernement sur Twitter

Car Alexandre Benalla, lâché depuis par l’Elysée et mis en examen dans plusieurs affaires, s’amuse depuis plusieurs mois à railler la macronie sur les réseaux sociaux.

L’ancien chargé de mission du chef de l’Etat interpelle les élus de La République en marche sur Twitter ou critique la politique du gouvernement. « Mon fils âgé de 14 mois a refusé de donner la main à son grand cousin de 3 ans tout à l’heure, Monsieur Jean-Michel Blanquer, où dois-je le signaler pour #homophobie ? », lance-t-il au ministre de l’Education.

Mercredi, l’ancien garde du corps égratigne le plan immigration de l’exécutif, dénonçant la politique des quotas. Le 28 octobre, il critique le CFCM, qui « ne représente que ses dirigeants, qui se détestent entre eux » au moment où Emmanuel Macron reçoit justement les responsables du culte musulman.

« Il se caricature en petite frappe du clavier pour avoir son quart d’heure de célébrité »

Dans la majorité, ces interventions ne passent pas. « Malgré l’affaire qui porte son nom, il a oublié d’en tirer la première leçon : apprendre à se taire, ça lui fera du bien et à nous aussi », tacle Florent Boudié, député de Gironde. « Son attitude récente prouve que c’était l’affaire d’un personnage grotesque, et pas une affaire d’Etat. Il aurait dû servir la République plutôt que s’en servir personnellement ».

« On l’a beaucoup caricaturé au départ, Benalla, mais quand je vois ses commentaires, cela ressemble, au-delà de la déception, à une véritable agression. La pulsion de violence qu’il a eue place de la Contrescarpe avec ses poings se retrouve maintenant sur Twitter avec des punchlines pas très inspirées, en se pensant encore en toute impunité », souffle Bruno Bonnell.

Le député du Rhône est aujourd’hui amer. « On a vécu la campagne avec lui, je l’ai défendu quand il a eu ses problèmes… Son bouquin, tout le monde s’en fout. Il se caricature en petite frappe du clavier pour avoir son quart d’heure de célébrité mais je pense qu’il vaut mieux qu’une revanche aux petits bras ».

« Ces sorties, ça nous agace, ça fait des piqûres de rappel de l’affaire »

La déception est identique chez François Patriat, sénateur proche du président. « C’était un type dévoué, très utile pendant la campagne. Il a franchi un peu vite les étapes et a outrepassé ses prérogatives. Il a perdu le rôle de proximité qu’il pensait avoir avec Macron. Comme un enfant gâté, ça le rend sans doute amer, d’où ce besoin d’exister. » Le patron des sénateurs LREM s’en désole : « Ces sorties, ça nous agace, ça fait des piqûres de rappel de l’affaire, qui a déjà pris beaucoup trop d’importance ».

Un cadre de la majorité ajoute : « Il y a une forme de gâchis, après un parcours hors-norme, la confiance lui est montée à la tête. Il est aujourd’hui en roue libre, c’est malaisant. Mais il va rebondir ». Alexandre Benalla laisse d’ailleurs planer le doute d’une candidature aux municipales à Saint-Denis.

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