Perquisition chez Trump : des documents «top secret» saisis par le FBI en possible violation de la loi – Le Figaro

Le mandat de perquisition du domicile de Donald Trump, qui avait été placé sous scellé, a été rendu public par un juge fédéral de Floride, accompagné d’un inventaire des documents saisis. Parmi ceux-ci figure un concernant le «président de la France».

Après plusieurs jours de polémiques, le FBI a dévoilé ce vendredi les raisons de la perquisition du domicile de Donald Trump, en Floride. La police fédérale américaine a saisi des documents marqués «top secret» lors de sa perquisition au domicile de l’ancien président. Les enquêteurs du FBI soupçonnent le républicain d’avoir violé une loi américaine sur l’espionnage qui encadre très strictement la détention de documents confidentiels liés à la sécurité nationale dont certains ne doivent être consultés ou vus que dans des bâtiments sécurisés. Plusieurs documents judiciaires ont été publiés vendredi par un juge de Floride: le mandat autorisant la perquisition, avant que celle-ci ne soit menée, et un long inventaire des documents saisis lundi par les agents du FBI.

Des documents sur le «président de la France»

Dans cette liste est mentionné un ensemble de documents classés «top secret» ou «secret» ou «confidentiel», ainsi qu’un document «1A Info re: président de la France», sans autres précisions. Une trentaine de cartons ont été saisis, ainsi que des classeurs avec des photos et une note manuscrite, selon cet inventaire. D’après des experts, le fait d’invoquer cette loi ne signifie pas que l’ancien président risque d’être accusé d’espionnage. «La loi sur l’espionnage comprend un tas de crimes qui n’ont rien à voir avec l’espionnage», a déclaré l’avocat spécialiste de ces questions Bradley Moss, sur Twitter.

L’opération, conduite dans la résidence de Donald Trump à Mar-a-Lago en Floride, avait provoqué la fureur de ses partisans évoquant une «persécution politique», ainsi que de nombreux ténors républicains. Jeudi, le ministre de la justice Merrick Garland avait, dans une prise de parole exceptionnelle, demandé qu’un juge rende public ce mandat autorisant la perquisition afin que ses motifs soient connus de tous. Cette demande – très inhabituelle – avait été favorablement accueillie par Donald Trump. «Non seulement je ne m’opposerai pas à la publication des documents (…) mais j’irai plus loin en ENCOURAGEANT leur publication immédiate», a écrit jeudi soir le milliardaire, qui s’était pourtant abstenu de rendre publique la copie du mandat qu’il avait reçue. L’ex-président a assuré dans un communiqué vendredi que les documents récupérés par la police avaient tous été déclassifiés.

Plus tôt dans la journée, ce vendredi, le Washington Post , citant des sources anonymes mais «proches de l’enquête», avait révélé que les agents du FBI étaient notamment à la recherche de documents classifiés relatifs aux armes nucléaires. Le Wall Street Journal avait ensuite affirmé que les autorités avaient retrouvé lors de cette perquisition une «vingtaine» de cartons dont des documents classés top secret et des informations sur le «président de la France». Le quotidien américain assurait avoir eu accès à un inventaire de trois pages saisi lundi, comprenant des documents classés top secret ou confidentiels, des photos et une note manuscrite. Cet inventaire fait partie d’un document de sept pages incluant le mandat de perquisition, ajoute le journal qui assure que figurent dans cet inventaire des informations concernant «le président de la France». Sans préciser s’il s’agissait d’Emmanuel Macron.

«Intérêt public important»

Jusqu’alors, les spéculations concernant les motifs de cette perquisition penchaient davantage en faveur de l’implication de l’ancien président dans l’assaut du capitole, en janvier 2020. La perquisition de lundi était la première ayant jamais visé un ancien président des États-Unis. Jeudi, au cours de sa brève allocution télévisée, Merrick Garland avait assuré avoir «personnellement approuvé» cette perquisition. «Le ministère ne prend pas ce genre de décision à la légère», a souligné le ministre de la Justice, ajoutant que l’affaire revêtait un «intérêt public important», à trois mois des élections législatives de mi-mandat.

La loi oblige les présidents américains à transmettre l’ensemble de ses e-mails, lettres et autres documents de travail aux Archives nationales américaines. Or Donald Trump avait emporté, lors de son départ de la Maison Blanche en janvier 2021, quinze cartons de documents, que des agents des Archives avaient dû récupérer en janvier, déjà à Mar-a-Lago. Outré par la perquisition, Donald Trump a raconté lundi sur Truth Social que ses avocats coopéraient «pleinement» avec les autorités lorsque «soudain et sans prévenir, Mar-a-Lago a été perquisitionnée, à 06h30 du matin, par un TRES grand nombre d’agents». Il s’est notamment plaint du fait que les agents du FBI aient «fouillé les placards de la première dame» Melania Trump. Mercredi, il a même suggéré que la police fédérale ait pu avoir «placé» de fausses preuves contre lui lors de cette opération.


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