Peltier recadré par Jacob après ses propositions proches du RN qui indignent LREM – Le HuffPost

JEAN-PIERRE CLATOT / AFP
Christian Jacob, patron de LR et Guillaume Peltier, vice-président délégué du parti.

POLITIQUE – Recadrage en règle. Il faut dire que le numéro 2 des Républicains est allé loin, lors de son entretien au Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, ce 30 mai, à propos de la lutte contre le terrorisme. Guillaume Peltier a fait des propositions fracassantes qui n’auraient pas déplu à Marine Le Pen. Et qui lui valent donc réprimande de la part de son chef de parti, Christian Jacob.

Faisant le lien direct entre immigration et terrorisme, il a proposé d’expulser tous les étrangers fichés au FSPRT qui recense les personnes radicalisées et une cour de sûreté “préventive” afin d’enfermer les autres, Français, “au cas par cas”, sans possibilité de faire appel et avant qu’ils aient commis un acte terroriste. Une mesure qui va à l’encontre du droit français actuel, mais que le député de Loir-et-Cher assume, revendiquant la création d’“une justice exceptionnelle” pour éviter de passer par les “tribunaux, les cours d’appel et le Conseil d’État”.

Dans un second temps, le vice-président délégué de LR a suggéré de “sortir provisoirement” de la Cour européenne des droits de l’homme qui ne respecterait pas, selon lui, la “souveraineté des nations”, reprenant les mêmes mots que ceux de Marine Le Pen sur le sujet. 

Moi je n’ai pas été élevé à l’école du Front national”Guillaume Larrivé, député LR

Des idées qui ont fait bondir jusqu’au sein de son propre camp. Le député de l’Yonne Guillaume Larrivé, peu connu pour son laxisme sur les questions de sécurité, a renvoyé son collègue de Loir-et-Cher à son passé d’extrême droite.

“N’ayant pas été élevé à l’école du Front National, mais au Conseil d’Etat et aux cabinets de Nicolas Sarkozy, j’avoue avoir du mal à comprendre les propositions de certains ‘responsables’ de l’actuelle direction du parti dont j’ai été le porte-parole lors de sa fondation”, s’est alarmé l’élu. 

Après un tonnerre de réactions dans le reste de la classe politique, c’est le patron du parti Les Républicains, Christian Jacob, qui est finalement intervenu pour recadrer le membre de la direction de son parti. “L’heure n’est pas aux prises de positions personnelles qui nuisent à tous mais à la mobilisation derrière nos candidats”, a tancé le député de Seine-et-Marne.

“La seule priorité: jouer collectif”, a-t-il exhorté, alors même que Guillaume Peltier assurait au cours de cet entretien que ces propositions émanaient de l’ensemble des parlementaires de son camp et qu’elles allaient constituer un programme à présenter avec le député Olivier Marleix.

“Honte absolue” pour la majorité

Un peu plus tôt, les responsables de la majorité avaient critiqué de manière virulente ces prises de position. “Honte absolue”, a dénoncé Roland Lescure, député des Français de l’étranger; “les Républicains portent de plus en plus mal leur nom”, a fustigé Christophe Castaner, patron du groupe des députés macroniste.

Et pendant que le député MoDem Erwan Balanant évoquait des propos “affligeants”, Aurore Bergé ironisait. “Allez plus vite, rétablissez la peine de mort”, s’indignait la députée.

Quant au ministre délégué au commerce extérieur, issu de LR, Franck Riester, il a déploré une “nouvelle compromission idéologique avec l’extrême droite”.

Robert Ménard aux anges 

Lors du Grand-Rendez-vous, Guillaume Peltier avait aussi encensé le maire de Béziers, Robert Ménard, proche du RN. “C’est un très bon maire”, “on porte les mêmes convictions” “travailler avec lui ne me dérange en rien”, avait-il assuré. Pas avec Louis Aliot, maire RN de Perpignan, qui lui “n’a pas compris que le RN est une impasse” 

Sans surprise, Robert Ménard a salué sa prise de position. “Nadine Morano, Éric Ciotti, Guillaume Peltier. Des personnalités qui n’ont pas peur de dialoguer avec toute la droite et mettent la France au-dessus de leurs intérêts personnels ou partisans. Encourageant!”. 

Après Nadine Morano qui a déclaré qu’elle ne voterait pas pour le président sortant de sa région Jean Rottner et Éric Ciotti qui a dit qu’il ne voterait pas pour le candidat LR Renaud Muselier en PACA, la droite ne sait plus où elle habite.

La recomposition politique continue, en des termes encore flous, qui seront sans doute un jour ou l’autre clarifiés.

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