Pékin tacle les cryptomonnaies et affiche sa préférence pour sa devise souveraine

Pékin tacle les cryptomonnaies et affiche sa préférence pour sa devise souveraine

La Chine se veut toujours aussi frileuse vis-à-vis des cryptomonnaies. Trois groupes financiers soutenus par Pékin ont publié une déclaration commune mettant en garde contre l’utilisation des cryptomonnaies comme mode de paiement, citant leur volatilité comme un risque élevé. Ils rappellent en outre aux acteurs du secteur que les monnaies numériques ne peuvent être utilisées dans aucune activité financière dans le pays.

La National Internet Finance Association of China, la China Banking Association et la Payment and Clearing Association of China ont déclaré mardi que leurs membres ne devaient pas être impliqués dans des transactions portant sur des cryptomonnaies. Il s’agit notamment d’activités englobant des services d’intermédiaire qui facilitent les échanges de monnaie fiduciaire.

Les trois groupes représentent collectivement des sociétés en ligne locales qui fournissent des services financiers, des banques locales et des sociétés de paiement. Leur mise en garde commune est intervenue au cours d’une semaine qui a vu la valeur du bitcoin chuter de manière significative après la volte-face d’Elon Musk, qui a annoncé la semaine dernière que son entreprise automobile Tesla avait cessé d’utiliser la cryptomonnaie en raison de préoccupations concernant son impact sur l’environnement.

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Des restrictions limitées

Sans pointer du doigt le bitcoin, les trois groupes industriels chinois affirment que les cryptomonnaies ne sont pas reconnues par la banque centrale chinoise et ont été signalées pour leurs risques financiers et leurs liens potentiels avec le blanchiment d’argent. Ils ont fait remarquer que les monnaies virtuelles n’avaient aucune valeur réelle et que les prix étaient facilement manipulables.

Elles ne devraient pas circuler comme de l’argent et les contrats impliquant leur utilisation ne sont pas protégés par la loi, indiquent-ils, ajoutant que toute partie ayant participé à de tels investissements ou transactions devrait en assumer les conséquences et les pertes. Ils ont rappelé aux consommateurs d’être conscients des risques et de s’abstenir de prendre part à des activités impliquant des cryptomonnaies.

Au fil des ans, la Chine avait mis en garde à plusieurs reprises contre les cryptomonnaies, les décrivant comme illégales et animées par la spéculation du marché qui pourrait perturber « l’ordre économique et financier ». Les échanges de cryptomonnaies ont également été interdits, mais les particuliers sont toujours autorisés à en posséder. Le gouvernement chinois ne s’est pas non plus attaqué au minage de cryptomonnaies, qui n’est pas mentionné dans la déclaration commune des groupes financiers.

Préférence pour une cryptomonnaie maison

Le mois dernier, des chercheurs avaient pourtant mis en garde contre le fait que, si des réglementations plus strictes n’étaient pas mises en œuvre, l’extraction de cryptomonnaies en Chine pourrait compromettre les efforts mondiaux en matière de développement durable. Le rapport estimait que le pays était à l’origine de plus de 75 % de la puissance de hachage ou des calculs du bitcoin, grâce à la proximité de la Chine avec les fabricants du matériel nécessaire et à son accès à une énergie bon marché.

Et bien qu’il ait interdit les activités financières impliquant des cryptomonnaies, le gouvernement chinois a créé sa propre alternative, communément décrite comme la version numérique du yuan ou renminbi (RMB). Baptisé Digital Currency Electronic Payments (DCEP), le yuan numérique a été développé sur des technologies de blockchain et de cryptographie et pourrait plus tard prendre en charge les capacités de communication en champ proche (NFC), afin de permettre des transferts d’argent hors ligne entre deux portefeuilles numériques à proximité.

Le DCEP peut être téléchargé sur des appareils mobiles à l’aide d’applications approuvées, parmi lesquelles AliPay, WeChat et Apple Pay, et son utilisation à titre expérimental a débuté l’année dernière, en pleine pandémie mondiale. Certains résidents de Shenzhen et de Suzhou ont reçu des paquets de DCEP d’une valeur de plusieurs yuans pour les utiliser. Le gouvernement chinois étudie ces essais et évalue l’ajout de nouvelles villes tests.

Source : ZDNet.com

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