Pédocriminalité: pour le président de la Conférence des évêques, le secret de la confession est “plus fort… – BFMTV

Selon Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, la confession “ouvre un espace de parole libre qui se fait devant Dieu.”

Au lendemain de la présentation d’un rapport mettant en lumière des centaines de milliers d’abus sexuels dans l’Église française depuis les années 1950, la déclaration tombe mal. Invité ce mercredi matin sur l’antenne de Franceinfo, Monseigneur Éric de Moulins-Beaufort, président de la Conférence des évêques de France, a en effet déclaré que “le secret de la confession s’impose à nous et en cela, il est plus fort que les lois de la République.”

“Un espace de parole libre qui se fait devant Dieu”

Dans la suite de son propos, l’homme de foi a souhaité clarifier son propos, assurant que ce même secret de la confession “ouvre un espace de parole libre qui se fait devant Dieu.” Pour autant, toujours selon Éric de Moulins-Beaufort, deux cas bien distincts seraient à souligner.

Dans un premier temps, le cas où un pédophile se confesserait. “Comme c’est secret, on ne sait pas s’il y en a qui le font. […] Il est vraisemblable qu’il n’y en a pas beaucoup qui le font”, assure-t-il.

“Il faut certainement que nous soyons plus précis, plus fermes, sur le fait que les violences sexuelles ne sont pas un problème de chasteté. C’est un problème d’atteinte à la vie, de crime, de meurtre, symboliquement au moins. Il est très important de le voir, donc il faut que les confesseurs soient bien conscients de cela.”

Puis, celui qui occupe le poste de président de la Conférence des évêques de France depuis avril 2019 a également évoqué la situation où une victime d’un abus sexuel viendrait se confesser à un homme d’Église.

“Il faut que nous trouvions le moyen de permettre à cet enfant de parler autrement, mais beaucoup d’enfants ne parlent en confession que parce qu’ils savent que c’est secret. […] s’ils découvrent que nous utilisons ce qu’ils disent pour aller faire du mal à leurs parents, c’est un problème, parce que les enfants ne veulent pas, souvent, que l’on touche à leurs parents”, ajoute-t-il.

La même loi pour tous

Pourtant, comme le rappelle Franceinfo, la loi est extrêmement claire à ce sujet. L’article 434-3 du code pénal martèle que “le fait, pour quiconque ayant connaissance d’agressions ou atteintes sexuelles infligés à un mineur de ne pas en informer les autorités judiciaires ou administratives ou de continuer à ne pas informer ces autorités tant que ces infractions n’ont pas cessé est puni de trois ans d’emprisonnement et de 45.000 euros d’amende.”

Une peine qui monte jusqu’à “cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende” pour des faits qui concerneraient un mineur de moins de 15 ans. Une loi dont ne sont pas exempts les hommes d’Église.

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