Pécresse : “Julien Bayou avance masqué sur ses prises de position décroissantes” – La Tribune

LA TRIBUNE : Dans une tribune publiée le 24 juin dans nos colonnes, le président du Medef Île-de-France appelle à « continuer à bâtir une Île-de-France attractive, innovante, entreprenante et équilibrée ». Que lui répondez-vous ?

VALÉRIE PÉCRESSE :
Dimanche 27 juin, ce sera un faux match à quatre. Il s’agira d’un duel entre Julien Bayou et moi. Celui ou celle qui arrivera en tête sera le ou la présidente du conseil régional. C’est vraiment un choix de société.

Je comprends que les entreprises franciliennes soient inquiètes. La région Île-de-France est la région la plus impactée par la Covid-19, que ce soit dans l’aéronautique, l’automobile, l’événementiel ou le tourisme. Julien Bayou, lui, avance masqué sur ses prises de position décroissantes.

Qu’est-ce qui vous fait dire qu’il est décroissant et pourquoi agitez-vous le spectre d’une faillite économique ?

Julien Bayou siège à la commission Tourisme. En septembre 2020, il a déclaré qu’il était contre la reprise de l’activité considérant que ce n’était pas écologique. Il en oublie que 400.000 salariés sont dans une situation dramatique. Les touristes, qui n’étaient pas là l’an dernier, ne reviendront pas cet été non plus, car des populations confinées en ville ne vont pas choisir l’urbain, mais la mer ou la montagne. Ce discours est dramatique.

Lors de sa campagne de premier tour, Julien Bayou proposait de fermer l’aéroport du Bourget. Il y a renoncé depuis dans le cadre du programme commun avec Audrey Pulvar et Clémentine Autain car il s’est rendu compte des emplois qui allaient être supprimés. C’est un idéologue de la décroissance !

Hier, j’étais à l’aérodrome de Toussus-le-Noble (Yvelines) car la région a financé l’expérimentation désormais mise en exploitation commerciale d’un avion électrique pour apprendre à piloter. C’est vrai que la filière a mis beaucoup de temps à se verdir, mais je fais le pari que ces solutions techniques existent.

Faites-vous aussi le pari, comme le « marcheur » Laurent Saint-Martin, que vous  allez être réélue ? En cas de victoire, quelle personnalité de l’opposition nommerez-vous à la présidence de la commission des finances ?

Je refuse de me projeter dans ce scénario. En juin 2020, Nicolas Florian, maire (Libres !) de Bordeaux était donné, le vendredi d’avant second tour, à 49% contre 40% pour Pierre Hurmic (EELV). Le dimanche du vote, les Bordelais sont partis se baigner dans l’Atlantique et se sont réveillés le lundi matin avec un maire vert qui fait de l’idéoécologie. Il ne faut pas croire les instituts de sondage. Cela va se jouer sur le fil. Au contraire, je reste mobilisée. Rien n’est écrit.

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César Armand

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