Patrick Devedjian, président des Hauts-de-Seine et ancien ministre, est mort du Covid-19 – Le Monde

Le président du conseil départemental des Hauts-de-Seine, Patrick Devedjian, est mort du Covid-19. L’annonce a été faite, dimanche 29 mars au matin, par le département francilien, dans un communiqué.

L’ancien député et ex-ministre, âgé de 75 ans, avait annoncé jeudi 26 mars être « touché par l’épidémie », sur son compte Twitter relié à son site personnel. Il avait été placé la veille en observation dans un hôpital du département, selon l’Agence France-Presse. Encore stable vendredi, selon son entourage, son état s’est rapidement dégradé samedi.

Dans ses derniers messages publics, Patrick Devedjian avait voulu « témoigner directement du travail exceptionnel des médecins et de tous les personnels soignants. (…) Fatigué mais stabilisé grâce à eux, je remonte la pente et leur adresse un très grand merci pour leur aide constante à tous les malades », disait-il, avant de remercier « particulièrement tous les personnels du département Hauts-de-Seine qui se sont mobilisés pour répondre aux besoins des habitants ».

Ministre sous Chirac et Sarkozy

Avocat de profession, ancien député des Hauts-de-Seine (de 1986 à 2017) et ancien maire d’Antony (de 1983 à 2002), Patrick Devedjian était depuis 2007 président (UMP puis Les Républicains) du conseil départemental des Hauts-de-Seine. Il fut porte-parole du RPR de 1999 à 2001 et secrétaire général de l’UMP de 2007 à 2008. Marié, il avait quatre fils et dix petits-enfants.

Entre 2008 et 2010, il a occupé le poste de ministre chargé de la mise en œuvre du plan de relance du gouvernement de François Fillon, en pleine crise financière mondiale. Auparavant, entre 2002 et 2005, il avait été plusieurs fois ministre délégué dans les gouvernements de Jean-Pierre Raffarin. Ce dernier a salué, dimanche matin, « un ministre qui a fait honneur à la fonction. L’un des meilleurs ».

Grand tenant de l’autonomie des collectivités territoriales, Patrick Devedjian fut d’abord ministre délégué chargé des libertés locales (de 2002 à 2004). Il pilota à ce titre les lois de l’acte II de décentralisation. Il fut ensuite ministre délégué à l’industrie et œuvra notamment à la libéralisation des télécommunications.

Patrick Devedjian présida également l’Etablissement public d’aménagement de La Défense (Epad) de 2007 à 2009 et fut président de l’Etablissement public de gestion de La Défense (Defacto) de 2009 à 2018. Il œuvra à la fusion des deux établissements pour créer l’Etablissement public Paris-La Défense, dont il prit la présidence en 2018.

Grand collectionneur, féru d’art du XVIIIe siècle, Patrick Devedjian était par ailleurs administrateur du Musée du Louvre. Il fut à l’initiative de la construction du grand complexe installé sur l’île Seguin – La Seine musicale, à Boulogne-Billancourt – et de l’enceinte sportive et culturelle Paris La Défense Arena, à Nanterre.

Dernièrement, il portait le projet de création du Musée du Grand Siècle dans la caserne Sully à Saint-Cloud. Président du syndicat Paris Métropole et coprésident de la Mission de préfiguration de la métropole du Grand Paris de 2014 à 2016, Patrick Devedjian avait engagé une fusion avec le département des Yvelines.

Le monde politique en deuil

Après l’annonce de la mort de Patrick Devedjian, Richard Ferrand, président de l’Assemblée nationale, a exprimé sur Twitter sa « grande émotion », saluant un « républicain engagé, esprit libre ». Valérie Pécresse, présidente du conseil régional d’Ile-de-France, s’est dite « bouleversée » : « Patrick Devedjian était une personnalité exceptionnelle par sa personnalité, ses convictions et son immense culture. Il a marqué de son empreinte à la fois son département des Hauts-de-Seine et le pays. »

L’ancienne garde des Sceaux Rachida Dati, candidate LR à la Mairie de Paris, a exprimé sa « très grande tristesse à l’annonce du décès de mon ami Patrick Devedjian. Esprit brillant, élu dévoué à son territoire, empathique et doté d’un grand sens de l’Etat, il était une figure de la vie politique française. Mes pensées vont à sa famille et à ses proches ».

Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France, est pour sa part « profondément attristé par le décès de Patrick Devedjian, esprit libre à la parole libre. A sa ville d’Antony et à son département des Hauts-de-Seine, il aura toujours voulu donner un temps d’avance. » « Hommage à ce gaulliste engagé, courageux qui fut un grand ministre et un grand maire dévoué à sa ville d’Antony avec lequel j’ai partagé de nombreux combats aux côtés de Nicolas Sarkozy », a réagi le maire de Nice, Christian Estrosi.

« Nos idées étaient certes différentes. Mais j’appréciais le débat avec cet homme cultivé, courtois, authentiquement libéral et européen, passionnément attaché à la France et à ses racines arméniennes », a salué de son côté le commissaire européen Pierre Moscovici, ancien ministre de l’économie. « Une autre bien triste nouvelle… J’aimais bien Patrick Devedjian, son franc-parler, son humour, son ancrage local. Il était affectueux et d’une grande culture. A sa famille et à ses proches toutes mes condoléances », a posté l’ancien premier ministre Manuel Valls.

Le Monde avec AFP

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